«L’Hospitalité au démon» de Constantin Alexandrakis : le diable encore

«L’Hospitalité au démon» de Constantin Alexandrakis : le diable encore

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Un début en mode geyser. Dans la voiture, le Père explose face aux hurlements de sa fille qui veut sa «foutue» tétine, en forme de bouche de monstre aux dents pointues, et qui est bien sûr introuvable. «La colère, trop puissante pour une simple tétine, incrustée comme par un jeu de miroirs, dans le ventre du Père.» La petite fille de deux ans et demi, l’enfant unique, fait remonter en lui une violence disproportionnée. Il se retient pour ne pas l’étrangler. Certes, elle a quelques exigences, c’est de son âge. «Le soir, il chante bella ciao cinq fois, lit trois fois l’histoire de la petite-taupe-à-qui-on-avait-fait-caca-sur-la-tête, encore un dernier petit escargot, négociations, une toute dernière interprétation de bella ciao, négociations, un dernier câlin, négociations, encore un peu de lait, négociations, un dernier bella ciao et au lit.» On accroche, le style est de rage et d’humour mêlés. La situation est livrée cash : on va pas prétendre être un papa modèle, quand on a «la sensation d’abriter un démon».

Constantin Alexandrakis, dont c’est le deuxième livre après Deux fois né (Verticales, 2017) qui le menait en Grèce à la recherche d’un père absent, prend ici sur lui le mauvais rôle du père ; mais pas du tout celui du défaillant, plutôt celui du dépassé. Il a connu le vide paternel, c’est le plein que lui veut assumer «un max», aux côtés de Salomé la femme de sa vie. «Hors de question de reproduire l’absence. De fuir. Alors même qu’a

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