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Philosophie
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Paulin Ismard et Arnaud Macé détaillent l’importance des comptages et recensions dans la Grèce antique.
Le sous-titre de l’ouvrage – Clisthène d’Athènes, l’arithmétique et l’avènement de la démocratie – pourrait susciter la crainte de développements techniques, réservés aux spécialistes. Mais elle serait infondée. Quand bien même ne saurait-on rien de la réforme de Clisthène, mise en œuvre en 508-507 avant notre ère, c’est avec un plus grand intérêt encore qu’on découvrirait – grâce à l’exposé très clair de Paulin Ismard, historien (université d’Aix-Marseille) et d’Arnaud Macé, philosophe (université de Franche-Comté) – qu’elle a été comme la cuve baptismale de la démocratie elle-même. Généralement, on dit que cette naissance de la démocratie athénienne doit beaucoup à une rupture qui, du mythe, fait passer à un «usage inédit de la raison au sein des sociétés humaines». Isard et Macé sont plus précis : ils parlent non d’un Logos majuscule, mais de raisons, au pluriel, désignant ainsi tout un ensemble de savoirs pratiques et théoriques qui étaient à Athènes au cœur de l’expérience civique. Il n’est pas inutile de revenir sur ceux-ci pour comprendre maints dysfonctionnements ou pathologies des démocraties actuelles, dans la mesure où ils éclairent les façons qu’a une communauté d’«organiser les prises de décision en son sein et l’exercice de sa souveraineté».
Un «art combinatoire»
Parmi ces «savoirs pratiques et théoriques», il y a le savoir traditionnel des nombres : non pas les «spéculations mathématiques savantes» attribuées à Pythagore, à Thalès, pu
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