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Abasourdis mais unis. Les alliés européens de l’Ukraine font bloc derrière le président Volodymyr Zelensky, chassé de la Maison Blanche par un Donald Trump furieux qui a menacé de le «laisser tomber» s’il ne faisait pas la paix avec la Russie. Choqués par la spectaculaire altercation vendredi dans le Bureau ovale, qui a entraîné le départ prématuré du président ukrainien de la Maison Blanche sans signer l’accord sur les minerais pour lequel il était venu, la plupart des dirigeants européens se sont empressés de défendre Volodymyr Zelensky.
«Chers amis ukrainiens, vous n’êtes pas seuls», a ainsi écrit sur les réseaux sociaux le Premier ministre polonais Donald Tusk. «Une Suède unie est derrière nos amis en Ukraine», a écrit le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, terminant par un «Slava Ukraini !» («Gloire à l’Ukraine !»). «A Washington, en refusant de plier, Volodymyr Zelensky était l’honneur de l’Europe», a écrit pour sa part sur X le Premier ministre français, François Bayrou. «Il nous reste à décider ce que nous, Européens, voulons être. Et si nous voulons être, tout court». «Aujourd’hui, il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader. C’est à nous, Européens, de relever ce défi», a exhorté la cheffe de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas.
Une quinzaine de dirigeants européens doivent justement se retrouver à Londres dimanche pour un sommet consacré à la sécurité européenne et à l’Ukraine. Lors d’une conversation avec Volodymyr Zelensky, invité à cette réunion, le Premier ministre britannique Keir Starmer l’a assuré de son «soutien indéfectible». D’après Downing Street, le sommet de Londres s’inscrit «dans la continuité» de celui qui s’est tenu à Paris mi-février, et se concentrera sur «le renforcement de la position de l’Ukraine aujourd’hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie».
Les participants discuteront également de «la nécessité pour l’Europe de jouer son rôle en matière de défense», face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain. Le président français Emmanuel Macron s’est dit prêt à «ouvrir la discussion» sur une éventuelle future dissuasion nucléaire européenne, après une demande en ce sens du futur chancelier allemand Friedrich Merz.
Friedrich Merz juge nécessaire que l’Europe se prépare «au pire scénario» d’une Otan lâchée par Washington. Il souhaite une discussion «sur la question de savoir si nous ne pourrions pas bénéficier du partage nucléaire, au moins de la sécurité nucléaire» que la France et le Royaume-Uni, dotés de l’arme atomique, pourraient apporter.
L’Ukraine et l’Europe suivent avec inquiétude le rapprochement entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, qui se sont longuement parlé le 12 février. Moscou et Washington ont lancé, sans inviter l’Ukraine ni les Européens, des négociations bilatérales pour mettre fin à la guerre, dont le président américain refuse de considérer Moscou comme responsable. Des craintes qui ne sont pas près de s’apaiser après l’altercation hallucinante de vendredi dans le Bureau ovale, devant les caméras du monde entier.
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