«Manuel Valls se montre compétent sur le dossier calédonien»

Anthropologue au CNRS et auteur de Décoloniser la Kanaky-Nouvelle-Calédonie (éditions Anacharsis, 2025), Benoît Trépied se félicite de l’approche de Manuel Valls, plus ouverte que ses prédécesseurs, et insiste sur la nécessité de traiter rapidement la question du corps électoral pour «relégitimer» un personnel politique local radicalisé par les affrontements de 2024 et prisonnier des «postures» électorales.

Cette première longue visite de Manuel Valls en tant que ministre des Outre-Mer dans l’archipel marque-t-elle une rupture dans l’approche du dossier calédonien sous Macron ?

Oui, nettement. Manuel Valls a rompu avec la façon de faire d’Emmanuel Macron et de ses ministres successifs chargés des Outre-mer, Sébastien Lecornu puis Gérald Darmanin. Après le deuxième référendum d’autodétermination en octobre 2020, quand tout le monde a compris que l’indépendance de l’archipel était désormais à portée de main, ces hommes ont sorti l’Etat français de sa neutralité pour opérer une alliance avec les loyalistes et maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France. Un accord scellé notamment avec l’entrée au gouvernement de la principale dirigeante anti-indépendantiste,