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Il n’est pas tout à fait 16 heures, un vendredi soir, que toutes les tables de l’Ivy House sont déjà occupées. Des parents à poussettes venus fêter l’arrivée du week-end avant de rentrer préparer le dîner. Des habitués seuls, qui s’invectivent de part et d’autre de la salle en berçant leurs verres de bière tiède. L’équipe technique est en train d’effectuer les derniers réglages pour le concert du soir et slalome entre les chiens surexcités et les écharpes tombées des chaises.
Avec ses trois pièces, sa haute scène et son jardin, l’Ivy House ne figure pas seulement au classement des meilleurs pubs de Londres selon Time Out : il s’agit aussi du tout premier pub communautaire de la capitale. Après être passé de main en main, sans grand succès, pendant des années, il était sur le point d’être vendu à un promoteur quand les habitants des rues alentour ont décidé de se mobiliser. «On a eu deux jours pour le faire inscrire sur la liste des bâtiments classés – c’est normalement un processus qui peut prendre des mois», se rappelle Hugo Simms, qui a été de la bataille et s’étonne encore d’avoir réussi. Avec une poignée d’autres, ils ont déposé des demandes de bourses et de prêts, jusqu’à lever les 810 000 livres (environ 980 950 euros) réclamés par le propriétaire, et ont récupéré les clés. C’était en 2012.
Treize ans plus tard, l’Ivy House est devenu une destination en soi. «Notre projet était que ce pub soit le plus utilisé possible, même en journée», insiste Hugo Simms.
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