Un prorusse remporte la présidentielle en Abkhazie – Libération

Le candidat prorusse à la présidentielle en Abkhazie, Badra Gounba, a remporté l’élection, ont annoncé ce dimanche 2 mars les autorités de ce territoire séparatiste de Géorgie proche de Moscou mais traversé par des tensions. Le territoire a été secoué à l’automne dernier par des manifestations contre un accord économique avec la Russie, signé fin octobre et permettant aux entreprises russes d’investir en Abkhazie. Ces manifestations avaient poussé le dirigeant du territoire, Aslan Bjania, à démissionner, entraînant des élections.

Réputé proche de Moscou, Badra Gounba a obtenu 54,73 % des voix au second tour lors du scrutin de samedi, tandis que le meneur de l’opposition, Adgour Ardzinba, ancien ministre de l’Economie, a recueilli 41,54 % des suffrages, a déclaré aux journalistes le président de la commission électorale abkhaze Dmitri Marchane. Aucun des cinq candidats en lice n’avait obtenu la majorité au premier tour, qui s’est tenu le 15 février.

Début février, Badra Gounba s’était rendu à Moscou pour s’entretenir avec un haut responsable de l’administration présidentielle russe, Sergueï Kirienko, quelques jours seulement après le déplacement de ce dernier en Abkhazie. Si ces contacts ont officiellement porté sur le rétablissement attendu en mai des liaisons aériennes entre la Russie et l’Abkhazie, suspendues il y a 30 ans, les deux responsables en ont profité pour insister sur l’importance des liens étroits entre Moscou et Soukhoumi, la capitale du territoire.

Les détracteurs de l’accord controversé avec la Russie redoutent qu’il n’ouvre la voie à l’acquisition, par des Russes, d’appartements en Abkhazie, notamment dans les nombreuses villes balnéaires sur la côte de la mer Noire dans ce territoire d’environ 240 000 habitants.

A l’issue d’une brève guerre qui avait vu son armée entrer en territoire géorgien en 2008, Moscou avait reconnu l’indépendance de deux régions séparatistes frontalières de son territoire, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. La Russie y maintient depuis une présence militaire.