L’Anses alerte sur des compléments alimentaires dangereux élaborés à partir de plantes subtropicales

L’Anses alerte sur des compléments alimentaires dangereux élaborés à partir de plantes subtropicales

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A l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), une alerte est activée lorsqu’un signal «représente avec une probabilité significative une menace pour la santé des populations et nécessite une réponse adaptée». Ce mercredi 5 mars, justement, une de ces notifications vient d’être formulée par l’instance d’évaluation des risques. Elle concerne la consommation de compléments alimentaires élaborés à partir du tamarinier de Malabar, plante subtropicale et tropicale aux prétendues propriétés amaigrissantes.

«L’Anses considère que ces produits ne devraient plus être sur le marché français, déclare Aymeric Dopter, chef d’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’agence française. Nous recommandons à l’ensemble de la population de ne pas consommer de compléments alimentaires élaborés à partir de cette plante ou de préparations en contenant.»

Le tamarinier de Malabar a pour nom scientifique courant Garcinia cambogia. Cette plante est surtout utilisée en Asie du Sud-Est, principalement en tant que condiment dans des préparations culinaires, et parfois pour des usages médicinaux. En France, la prescription et la délivrance de médicaments à base de Garcinia cambogia sont proscrites depuis 2012. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé avait acté son interdiction au regard de «l’absence de démonstration d’intérêt thérapeutique de cette plante» et d’un «rapport bénéfices /risques défavorable en raison des effets indésirables».

En revanche, pour les compléments alimentaires, c’est une autre affaire. «Slim Metabol», «Fat-Burner Slim Girlz», «Lipoxycut»… Depuis 2016, pas moins de 340 produits à base de Garcinia cambogia ont été identifiés sur le marché français. Le péricarpe de son fruit riche en acide hydroxycitrique, dérivé de l’acide citrique, est vanté par les marques pour réduire la sensation de faim et le stockage des graisses. Des allégations de santé qui n’ont jamais été démontrées, dit aujourd’hui l’Anses. Au contraire, après une revue de la littérature mondiale et «une analyse globale des cas identifiés par différents systèmes de vigilances français», l’instance nationale déclare que ces compléments alimentaires peuvent présenter un danger.

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Dans son avis tout juste publié, l’autorité sanitaire est formelle : leur ingestion est à l’origine «d’effets indésirables sévères», notamment des hépatites aiguës, y compris chez des personnes n’ayant aucun antécédent médical. Le système de vigilance nutritionnelle français a recensé 38 signalements entre 2012 et mars 2024, dont une «hépatite fulminante mortelle», c’est-à-dire une destruction massive et rapide du foie. L’expertise a aussi mis au jour des cas d’atteintes psychiatriques, digestives (inflammation rapide du pancréas), cardiaques et musculaires. «38 cas, ça ne parait pas beaucoup, mais ce sont 38 cas qui n’auraient jamais dû nous être remontés, expose Aymeric Dopter. Les effets indésirables surviennent sans crier gare, même chez des gens en parfaite santé qui se retrouvent brutalement à l’hôpital, voire au cimetière.»

Parmi les cas rapportés par l’Anses, certaines personnes présentaient des antécédents de troubles psychiatriques, de pancréatite ou d’hépatite, atteintes de certaines maladies comme le diabète, l’obésité, l’hypertension, ou traitées par des antirétroviraux. Mais quatre patients ne présentaient aucune pathologie ou trouble antérieurs, et trois n’avaient aucun antécédent connu. «Il n’est pas normal que des personnes paient de leur vie la consommation de ces produits, insiste Aymeric Dopter. La perte de poids sans indication médicale, par l’achat de compléments alimentaires en pharmacie ou sur Internet, comporte des risques. Pour maigrir en toute sécurité, il est préférable de se tourner vers des professionnels de santé tels que des médecins nutritionnistes et des diététiciens.»

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Si aucune restriction associée à l’emploi du tamarinier n’a été actée au niveau de Bruxelles, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) mène actuellement une évaluation des risques concernant cette substance. Mais pour l’Anses, il ne faut pas perdre de temps. «Nous demandons aux autorités françaises de retirer à titre conservatoire les compléments alimentaires contenant Garcinia cambogia, en attendant l’évaluation de l’Efsa qui permettra une harmonisation au niveau européen», fait savoir Aymeric Dopter.

Libération

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