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Récompensé par l’œil d’or au dernier Festival de Cannes (prix du meilleur documentaire), les Filles du Nil est un projet au long cours, mené par un duo de réalisateurs égyptiens partis filmer dans le sud de leur pays une troupe de très jeunes comédiennes. Parmi elles se détache d’abord Majda, le visage encore plein d’acné, menant avec ferveur des ateliers d’expression physique et orale et qui, loin de s’arrêter au cadre intimiste des répétitions, nourrit le projet de se produire régulièrement dans l’espace public. Or, on le constate dès les premiers plans des Filles du Nil, les rues d’El Barsha, petit village copte, sont essentiellement le lieu des hommes, des petits garçons et des vieillards. Majda traverse d’ailleurs cet espace sans trop s’attarder, décidée et fermée, concentrée sur le coup qu’elle s’apprête à fomenter dans l’ombre des maisons et des cours, un spectacle réellement vivant où la troupe va aborder frontalement les sujets qui fâchent : mariages forcés puis subordination des femmes tout au long de leur vie, impossibilité d’envisager son destin hors de l’espace domestique.
L’audace de ce groupe de jeunes filles impressionne, et c’est là le cœur des Filles du Nil, rendre compte de ce courage qui les met face à face avec les pères, les grands frères, qui s’arrêtent pour les écouter, et dont on ne saurait totalement décrypter les mines : désapprobation, légère panique, réflexion. L’autre grande qualité du film est de mettre en tension cette vita
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