Universités : vers une disparition de la philosophie dans le quart nord de la France ?

Poursuivre des études de philosophie dans les Hauts-de-France et dans certains départements de la région parisienne sera-t-il bientôt impossible ? En février, le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) a rendu plusieurs avis «défavorables» sur certaines formations en sciences humaines des universités de Créteil, de Nanterre, de Paris-8, d’Amiens et de Lille notamment. Ces évaluations correspondent à la «vague E» des évaluations dans le jargon universitaire, le Hcéres se concentrant chaque année sur une zone géographique différente. Plusieurs disciplines ont été visées par ces mauvaises appréciations mais «la philosophe l’est de manière tellement systématique que cela en est sidérant» écrivent plus de trois cents enseignants-chercheurs en philosophie dans une tribune au journal le Monde.

Les avis pour les licences et masters de philosophie de l’Université de Picardie Jules-Verne (UPJV), que Libération a pu consulter, pointent «des effectifs très faibles», «des taux de réussite faibles», «une approche par compétences seulement à l’état de réflexion», «une mobilité internationale très limitée», ou encore «une absence totale de relation avec le monde socio-économique dans la formation».