:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/D3MKB4F7I5HFRGKTKRK62QOGRA.jpg)
La purge se poursuit. Sur ordre du président Donald Trump, des dizaines de milliers de photos et de publications en ligne risquent de bientôt disparaître dans le cadre de sa croisade contre le contenu lié aux programmes contre la diversité dans l’armée américaine, rapporte ce vendredi 7 mars l’agence de presse AP. Le 26 février, le Pentagone a ordonné à tous les services militaires d’éplucher des années de publications de photos, d’articles de presse et de vidéos pour supprimer toute mention qui «favorise la diversité, l’équité et l’inclusion».
Les fichiers ainsi signalés comprennent plus de 26 000 images, dont l’effacement a commencé, mais le total final pourrait être bien plus élevé. Un responsable du Département américain de la Défense estime à 100 000 le nombre de documents qui pourraient disparaître, en prenant en compte des pages de réseaux sociaux et d’autres sites Web.
La grande majorité de ces suppressions concernent des données liées aux femmes et aux minorités. Mais cet autodafé numérique mène à des actions grotesques. Dans certains cas, des fichiers ont été signalés simplement parce que leur nom contenait le mot «gay», y compris des militaires portant ce nom de famille ou une image de l’avion B-29 qui a largué la première bombe atomique sur Hiroshima pendant la Seconde Guerre mondiale : l’Enola Gay. L’appareil avait été nommé ainsi par son pilote, d’après le nom de sa grand-mère.
Dans certains cas, la suppression n’est que partielle. Ainsi, la page principale d’un article intitulé «Mois de l’histoire des femmes : un équipage entièrement féminin soutient les combattants» a été supprimée. Mais au moins une des photos de cette collection, celle d’un équipage entièrement féminin, était toujours accessible. De même, une seule photo du Corps des ingénieurs de l’armée intitulée «Un pionnier de l’ingénierie commémoré pendant le Mois de l’histoire des Noirs» a été retirée.
Enfin, d’autres fichiers ont été effacés sans raison apparente, comme une photo d’un Marine effectuant de la musculation ou une image du site web de la Garde nationale sur des soldats au Koweït. Certaines photos ont été signalées pour suppression mais ne l’ont toujours pas été, comme ces images de femmes pilotes dans l’armée de l’air pendant la Seconde Guerre mondiale ou celle de la colonel Jeannie Leavitt, la première femme pilote de chasse du pays.
«Dans les rares cas où un contenu est supprimé alors qu’il n’entre pas dans le champ d’application clairement défini de la directive, nous donnons des instructions en conséquence», a argué le porte-parole du Pentagone, John Ullyot, dans un communiqué. Il a aussi rapporté que Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense des États-Unis, a jugé que ces programmes «diversité, l’équité et l’inclusion» nuisaient la camaraderie et à l’exécution des missions de l’armée.
Leave a Comment