:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/IU2L5IUAIVBT7IIFW3BUOFHHEE.jpg)
A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, retrouvez tous les articles du «Libé des solutions spécial 8 mars» ici, et le journal en kiosque samedi 8 et dimanche 9 mars.
Si vous êtes une femme et que vous lisez ça, la statistique ne va probablement pas vous surprendre, mais elle est affolante : selon une étude publiée ce samedi 8 mars par la Fédération hospitalière de France, 51 % des femmes ont déjà vécu la minimisation ou la non-prise au sérieux de leurs symptômes par un praticien de santé.
Cette étude, menée par l’institut Ipsos, que Libération a pu consulter, souligne à quel point le sexisme reste «ancré dans les parcours de soins». Aux plusieurs questions destinées à évaluer si elles ont un jour été moins bien prises en charge médicalement à cause de leur genre, les patientes répondent assez massivement oui. 48 % d’entre elles font état d’une sous-estimation de leur niveau de douleur, 44 % d’un manque d’information ou d’explication sur leur état de santé ou leur traitement, et 42 % se sont vues rétorquer une ou plusieurs fois que leurs symptômes étaient liés à des causes psychologiques ou hormonales «sans investigation profonde». Des situations qui ont un réel impact sur la prise en charge médicale, et peuvent mener à une rupture d’égalité face au soin sur la base unique du genre.
Par ailleurs, un tiers des patientes déclarent avoir reçu des commentaires inappropriés sur leur apparence physique ou leur vie personnelle dans un cadre médical. C’est notamment l’un des points que soulèvent depuis des années celles qui dénoncent la grossophobie médicale – «c’est une angoisse à chaque fois que je dois consulter un nouveau médecin, parce que je sais qu’on va se focaliser sur mon poids», racontait en 2016 la militante Daria Marx à Libération. Elles sont de plus 41 % à évoquer une attitude condescendante ou infantilisante des soignants à leur égard.
A lire aussi
Une inégalité dans l’accès au soin qui s’explique notamment par le fait que «historiquement, la médecine a été faite par et pour les hommes», explique Zaunab Riet, déléguée générale de la Fédération hospitalière de France, dans une interview à BFM TV. La responsable illustre son propos d’un exemple : face à une femme qui se plaint d’une douleur thoracique, «on va probablement penser à une crise d’angoisse», tandis que pour un homme dans la même situation, le diagnostic d’infarctus arrive plus rapidement. Il y a encore du boulot.
Leave a Comment