Allemagne : les conservateurs et le SPD annoncent un accord de principe pour une coalition

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Deux semaines après la victoire conservatrice, un premier signal positif en vue d’une coalition gouvernementale noir et rouge, référence aux couleurs de la CDU et du SPD. Les conservateurs allemands de Friedrich Merz et les sociaux-démocrates, au pouvoir depuis 2021, ont annoncé samedi 8 mars avoir conclu un accord de principe en vue de former un gouvernement qui prévoit d’investir massivement pour relancer et réarmer la première économie européenne. Une mise en route rapide, au regard des discussions qui avaient abouti à la dernière coalition, qui s’étaient étendues sur plus de deux mois.

«Nous avons rédigé un document commun et nous sommes parvenus à un accord sur toute une série de questions», a déclaré le futur chancelier conservateur devant la presse, ajoutant que les partenaires allaient entamer probablement la semaine prochaine des négociations détaillées devant mener à la formation d’un nouvel exécutif. «Nous sommes tous convaincus que nous avons une grande tâche à accomplir» face aux «défis auxquels l’Europe entière est confrontée», a déclaré Friedrich Merz, le co-président du SPD Lars Klingbeil reconnaissant que les deux parties avaient «réussi un premier pas».

Dans le détail, les deux partis ont réussi à surmonter leurs différends en matière migratoire, a indiqué le vainqueur des élections générales du 23 février. Le SPD a ainsi accepté une proposition controversée des conservateurs, qui s’étaient alliés à ce sujet avant les élections avec l’extrême droite, concernant un renforcement des contrôles aux frontières «en accord avec les partenaires européens» et d’un refoulement des étrangers sans papiers. Les sociaux-démocrates ont de leur côté imposé leur revendication d’une augmentation du salaire minimum à 15 euros, a revendiqué Lars Klingbeil.

Les partenaires avaient créé la surprise en s’accordant plus tôt dans la semaine semaine sur un programme d’investissements gigantesques de plusieurs centaines de milliards d’euros affectés au réarmement et aux infrastructures. Une décision d’autant plus remarquable qu’elle supposait une entorse à la discipline budgétaire chérie par les deux partis qui se succèdent au pouvoir en Allemagne.

Les discussions pour créer un nouveau gouvernement sont particulièrement suivies en Europe au regard du contexte international. Assumant pendant longtemps une forte dépendance énergétique avec la Russie, l’Allemagne s’était placée sous le parapluie militaire américain depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, refusant de jouer un rôle plus important en matière de sécurité et défense. Mais le rapprochement stratégique de l’Amérique trumpiste avec la Russie ont changé la donne, poussant par exemple Friedrich Merz à se prononcer en faveur d’une plus grande autonomie de défense.

Libération

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