A Bruxelles, Berlinde De Bruyckere mène grand crin

A Bruxelles, Berlinde De Bruyckere mène grand crin

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Sa longue chevelure filasse, d’un châtain incertain, presque de la même teinte que sa peau bilieuse, lui cache le visage et tombe jusqu’à ses pieds, en une touffe épaisse et informe. Les bras ballants, affligée de ces cheveux trop lourds à porter pour son petit corps, elle se tient ainsi, nue, inerte, mystérieuse. De dos, l’être arbore des fesses maigrelettes, une nuque rougie et éraflée, comme à vif. Les crins de cheval qui lui tiennent lieu de cheveux perforent la cire dont est faite sa peau. Face à elle, on hésite entre l’effroi, la pitié et le dégoût. On n’est pas le seul à être décontenancé. Même, sa propre génitrice, Berlinde de Bruyckere, qui a choisi de faire de ce mannequin sans visage et trop de cheveux l’ultime hôte de son exposition au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, l’est. «J’ai été choquée lorsque j’ai revu cette sculpture après de nombreuses années, reconnaît-elle. Je ne me souviens plus dans quel état d’esprit j’étais à l’époque. C’est une œuvre brute, mais elle représente une force primordiale. Presque comme la statue de la Vénus de Willendorf [statuette du paléolithique découverte en Autriche, ndlr] Ou comme le fantôme mis en scène dans le film d’horreur japonais Ring, sous les traits d’une fille semblablement échevelée, rampant hors d’un téléviseur, où elle n’était qu’un personnage de fiction, pour prendre pied dans le salon des fillettes qu’elle hante et en faire les témoins de sa malédiction.

A 60 ans, l’artiste belge se

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