:quality(70):focal(2488x1755:2498x1765)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/YDUFBGN7KFDCHLLDSTMZ33PL2Y.jpg)
Le plateau est immense, noir, au centre une harpe, derrière un piano, à jardin un santour – sorte de cithare iranienne –, et à cour on entendra un violon. C’est le premier décor de Golem, la nouvelle superproduction théâtrale du cinéaste Amos Gitaï : un salon de musique pour une pièce impressionnante aux allures de récital live, tour du monde de chants populaires, airs d’opéra de Monteverdi à Luciano Berio. Et quand les sept acteurs prennent la parole en français, anglais, ladino, arabe, russe, hébreu, la musique ne cède pas sa place, continue sa partition (il faut citer la superbe composition des trois musiciens Alexey Kochetkov, Kioomars Musayyebi et Florian Pichlbauer), colonne vertébrale d’un spectacle cousu-décousu… en ruines, nous disent les fragments de façades de maisons abandonnées suspendues dans les cintres.
«Golem, ça veut dire quoi ?» pose Irène Jacob, narratrice face public. Le Golem, disent le conte et les textes kabbalistiques, c’est cette créature d’argile créée pour protéger les Juifs des persécutions. La pièce est à son image : un spectacle monstre sculpté par un Gitaï Frankenstein qui coupe, monte, coud une théorie de citations du Golem d’Isaac Bashevis Singer ou de Joseph Roth, en passant par Lamed Shapiro ; qui rhabille son plateau d’une avalanche de vêtements en une installation post-
Leave a Comment