Isack Hadjar, top départ

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Posé sur un grand tabouret, Isack Hadjar demande une minute : il se commande à déjeuner en tapotant sur son cellulaire. Dans les locaux de Red Bull, à Paris, où tout le monde est à la cool en apparence (sweats à capuche et cheveux faussement décoiffés), le pilote enchaîne les entretiens. Une attraction. Isack Hadjar, 20 ans, fera ses débuts dimanche en Formule 1, à Melbourne en Australie, sous les couleurs de Racing Bulls. L’écurie est l’équipe satellite de Red Bull Racing qui lance des jeunes pilotes dans le grand bain, les champions de demain. Helmut Marko, personnage influent dans le paddock, responsable de la filière des jeunes pilotes chez Red Bull, surnomme Hadjar «Petit Prost».

Isack Hadjar change de planète. Il en a pris conscience lorsqu’il a visité l’usine où est fabriquée sa monoplace. «C’était un peu gênant, dit-il. Il y a 700 employés qui travaillent uniquement sur ma voiture. Certains pourraient être mes parents. Je le savais déjà, mais ça m’a rappelé que j’étais dans une position très privilégiée.» Le Français emploie un mot courant dans le nouveau monde, qui reviendra souvent, tout au long de notre discussion, pour décrire ses ambitions : «Projet.» Le pilote est en mission : il vise très haut. Son père (chercheur en physique), sa mère (directrice des ressources humaines dans une grande entreprise), sa grande sœur (qui étudie le droit à Londres), son coach personnel et son préparateur mental forment le premier cercle du «projet».

Libération

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