Blue Origin inaugure une deuxième fusée pour touristes de l’espace

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Vaisseau réutilisable

La société du milliardaire Jeff Bezos a testé mercredi 23 octobre, avec succès, un deuxième exemplaire de son vaisseau réutilisable New Shepard pour répondre à la demande croissante des entrepreneurs fortunés voulant s’offrir un tour de manège en apesanteur.

C’est une petite fusée, 18 mètres de haut à peine, qui s’est élevée dans les airs ce mercredi 23 octobre. Une petite fusée sur une toute petite base de lancement, perdue dans le désert texan aux Etats-Unis et baptisée «le ranch du maïs» (Corn Ranch), ce qui donne une idée de sa ruralité. C’était un petit décollage, en somme, mais sa valeur symbolique est importante : Blue Origin, la société spatiale privée du milliardaire Jeff Bezos (fondateur d’Amazon), dispose désormais de deux véhicules réutilisables capables d’emmener des humains dans l’espace.

Le modèle de fusée New Shepard de Blue Origin avait déjà volé 26 fois depuis ses premiers lancements en 2015. Son développement a pris du temps. Les premiers décollages ont mené à de simples vols suborbitaux, c’est-à-dire pas assez hauts ni puissants pour se mettre en orbite autour de la Terre : la fusée se contente de franchir la limite de l’espace (à 100 kilomètres d’altitude) pour larguer la capsule qui la chapeaute. Le premier étage redescend se poser à trois kilomètres du pas de tir, et la capsule continue son trajet en cloche avant de regagner le sol en douceur, dans le désert, freinée par des parachutes. L’affaire d’une dizaine de minutes au total.

Grand frisson et vue inoubliable

En 2021, Blue Origin a lancé en grande pompe son premier vol habité, en installant à bord de la capsule une fine équipe de quatre «touristes de l’espace» composée de Jeff Bezos lui-même, son frère Mark Bezos, la pilote de 82 ans Wally Funk (qui s’était vu tant de fois refuser un vol dans l’espace par la Nasa sous prétexte qu’elle était une femme) et Olivier Daemen, 18 ans, fils d’un banquier néerlandais qui voulait lui faire un beau cadeau à 10 millions de dollars. Le vol a duré dix minutes et dix secondes très exactement, juste le temps de s’offrir un grand frisson et une vue inoubliable.

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La fusée New Shepard a renouvelé l’expérience sept fois depuis, en offrant un mini-tour en apesanteur à des équipages de quatre, puis six passagers à la fois. Des amateurs toujours, certains au profil d’entrepreneurs fortunés qui ont payé leur billet, d’autres invités comme des huiles de Blue Origin, des stars du cinéma (l’acteur de Star Trek William Shatner) et autres petites célébrités. La liste d’attente pour s’offrir un tour de manège spatial est apparemment longue. Suffisamment pour que Blue Origin décide d’augmenter sa voilure et de renforcer sa flotte : une «capacité de vol étendue permettra de mieux répondre à la demande croissante des clients», écrit l’entreprise dans un communiqué.

Les huit vols habités jusqu’ici ont tous utilisé la même fusée New Shepard, entièrement réutilisable. Elle est composée d’un premier étage rempli de carburant surnommé «Booster 4», qui revient se poser à la verticale non loin de son pas de tir après avoir propulsé son chargement dans l’espace, et d’une capsule (nom : «First Step») avec six sièges et une vue panoramique grâce à de larges fenêtres. Les deux éléments sont récupérés par Blue Origin, remis en état et soigneusement testés avant d’être renvoyés en vol quelques semaines ou mois plus tard.

Vol test sans passager

Mais depuis ce mercredi, Blue Origin dispose donc d’une seconde New Shepard opérationnelle avec un nouvel étage de propulsion, «Booster 5», et une nouvelle capsule baptisée «Kármán Line» – une référence à la ligne de Kármán, la limite entre l’atmosphère terrestre et l’espace. Pour ce vol de test qui s’est bien déroulé, aucun passager n’était à bord. La New Shepard a simplement emporté une douzaine de charges utiles, dont un système de navigation tout neuf qui servira aussi à la future fusée géante New Glenn (décollage prévu avant la fin de l’année) et des capteurs Lidar qui seront un jour utilisés dans l’environnement lunaire, puisque Blue Origin a été sélectionné par la Nasa en tant que prestataire pour l’accompagner sur la Lune dans les années à venir.

Libération

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