Emmanuel Hoog, à l’endroit et en vers

L’enquête s’annonce plus mystérieuse que prévu. On ne trouvera dans ce Cluedo ni Colonel Moutarde ni Madame Pervenche avec une arme, juste un ex-haut fonctionnaire au CV chargé, portant des lunettes rondes et brandissant un livre de poèmes. Un indice : Emmanuel Hoog termine tous ses mails par un «en avant !» à l’impératif assez déroutant. L’origine de ce pied de nez aux formules consacrées ? Une phrase de Rimbaud : «La poésie ne rythmera plus l’action, elle sera en avant.» «C’est manière de dire qu’il ne faut pas accepter les choses telles qu’elles sont. La poésie, c’est ça. Un point de tension et de fragilité qu’il ne faut pas lâcher. Il faut “être en avant”, car le meilleur est toujours possible», précise l’énarque, qui a pris la direction du Printemps des poètes vingt-six ans après l’avoir lancé, en 1999, avec Jack Lang et le poète André Velter. Le thème de l’année, «Volcanique», entend faire rejaillir l’effervescence populaire de la manifestation et effacer d’un coup de lave la polémique de l’an dernier. Le choix comme parrain de l’événement de l’écrivain Sylvain Tesson, accusé d’être une «icône réactionnaire», avait provoqué la démission de sa directrice artistique, Sophie Nauleau. Emmanuel Hoog a réglé le débat en un quart de tour : «Chers amis du conseil : on ne va pas cristalliser un débat germanopratin autour de Sylvain Tesson. Il n’y a qu’un sujet : la poésie. Pas question de jeter le bébé avec l’eau du bain.»

Ce grand commis de l’Etat, q