Tesla prévient Washington que l’entreprise d’Elon Musk serait «exposée» à une hausse des droits de douane

Tesla prévient Washington que l’entreprise d’Elon Musk serait «exposée» à une hausse des droits de douane

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Depuis deux mois, l’Amérique de Donald Trump carbure au tragique. Ce jeudi 13 mars, l’affaire tourne à la farce. Selon le Financial Times et Reuters, Tesla a envoyé une lettre au représentant américain au commerce, Jamieson Greer, afin de le prévenir que les entreprises exportatrices américaines sont «exposées à des impacts disproportionnés lorsque d’autres pays réagissent aux mesures commerciales américaines». «C’est une façon polie de dire que le régime tarifaire bipolaire nuit à Tesla», décrypte pour le FT une source proche du «processus d’envoi de la lettre»… qui critique l’administration dont fait partie Elon Musk, le dirigeant du constructeur de voitures électriques.

«Il n’est pas signé parce que personne dans l’entreprise ne veut être licencié pour l’avoir envoyé», précise la source du FT. Il faut dire que fin février, Jared Ottmann, ingénieur et manager de Tesla, avait été licencié pour avoir critiqué une «blague» d’Elon Musk sur X, qui s’était permis des jeux de mots avec les dirigeants Goebbels, Goering et Himmler.

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Concrètement, la marque américaine affirme que l’augmentation des droits de douane pourrait surenchérir les coûts de fabrication de ses véhicules aux Etats-Unis et les rendre moins compétitifs à l’exportation, tout en s’inquiétant d’une possible augmentation des coûts à l’importation du lithium et du cobalt. «Néanmoins, même avec une localisation agressive de la chaîne d’approvisionnement [Tesla a relocalisé une partie de cette dernière, ndlr], il est difficile, voire impossible, de s’approvisionner aux Etats-Unis pour certaines pièces et composants, a précisé l’entreprise. Et de demander à Jamieson Greer, après avoir précisé qu’elle «soutient» l’équité dans le commerce mondial, d’«évaluer plus en détail les limites de la chaîne d’approvisionnement nationale afin de garantir que les fabricants américains ne soient pas excessivement pénalisés par des mesures commerciales susceptibles d’entraîner des droits de douane prohibitifs sur les composants nécessaires».

Cette lettre intervient après des semaines d’escalade entre les Etats-Unis et la Chine mais aussi des partenaires historiques comme le Canada, le Mexique ou l’UE. Après une énième menace de taxes sur l’acier et l’aluminium de la part du président américain, la Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle appliquerait des droits de douane «forts mais proportionnés» sur une série de produits importés des Etats-Unis comme les bateaux, les motos ou le bourbon à partir du 1er avril. Son voisin canadien a, lui, menacé de taxes sur l’acier, l’aluminium – très utilisé dans les voitures électriques – ou les ordinateurs. Et ce jeudi, Trump a décidé de poursuivre la surenchère qu’il a démarrée, avec 200 % de taxes sur les vins, champagnes et spiritueux européens.

La séquence est particulièrement compliquée pour Tesla. Du côté des ventes, les résultats en Europe pour janvier et février ont sombré de 44 % en France comme en Norvège, 76 % en Allemagne ou encore de 51 % en Chine en février, son plus mauvais mois depuis deux ans et demi. Lundi, l’analyste d’UBS Group AG Joseph Spak a par ailleurs revu à la baisse ses prévisions pour la marque au premier trimestre (-16 % par rapport à ses estimations précédentes). Il a même prévu une chute de 5 % des ventes sur l’année, quand les dirigeants de l’entreprise ont promis le retour de la croissance en 2025, après une baisse annuelle inédite pour la firme d’Austin l’an dernier. Une prévision qui avait participé à la chute du cours de l’action de Tesla lundi 10 mars. Depuis son pic du 17 décembre, l’action s’est même effondrée de moitié. Ce jeudi, Chris McNally, du cabinet Evercore ISI, a lui aussi réduit ses prévisions de livraisons de véhicules pour 2025 (1,75 million) en-deçà de celles de 2024 (1,79 million).

Une partie de ces baisses peut s’expliquer par la suspension, en Chine comme en Europe, des livraisons du Model Y, en raison d’une nouvelle version du véhicule, ou par la montée en puissance des constructeurs électriques chinois. Mais de nombreux analystes rappellent que l’image d’Elon Musk, entre saluts nazis et décisions autoritaires envers les agences fédérales, a un impact conséquent. Signe que Donald Trump lui-même fait le rapprochement entre ces ventes en berne et le soutien de Musk à sa campagne électorale – il lui a versé 250 millions de dollars – comme sa participation à l’action de Trump depuis deux mois, le président américain a déclaré lundi : «Je vais acheter une Tesla toute neuve demain matin en signe de confiance et de soutien à Elon Musk.» Et de poser à la Maison Blanche avec plusieurs voitures de la marque, avant de choisir une Model S. Pas suffisant apparemment pour ceux qui dirigent au quotidien Tesla, qui au lieu de l’achat d’une voiture, demandent à Trump et Musk de revenir sur leur politique commerciale.

Libération

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