Retraites : face aux besoins en matière de défense, Edouard Philippe trouve le «conclave» voulu par François Bayrou «hors sol»

Retraites : face aux besoins en matière de défense, Edouard Philippe trouve le «conclave» voulu par François Bayrou «hors sol»

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Edouard Philippe tient plus à sa ligne dure sur la réforme des retraites qu’à la bonne entente des soutiens du gouvernement. Il l’a prouvé en taclant rudement, dans un entretien au Figaro publié vendredi 14 mars, le «conclave» de concertations entre partenaires sociaux sur les retraites, voulu et mis en place par François Bayrou.

L’ancien Premier ministre et candidat déclaré à la présidentielle 2027, juge le procédé, engagé par le Palois pour s’éviter la censure du PS, «complètement hors-sol» et «déjà totalement dépassé», soulignant les efforts qu’il faudrait selon lui fournir pour répondre aux exigences qu’annonce la situation géopolitique actuelle. «Il a été imaginé pour stabiliser la situation politique au moment du vote du budget. Très bien. Mais on laisse dans l’atmosphère l’idée qu’on pourrait revenir sur la réforme Borne», que le maire du Havre, partisan d’un recul plus franc de l’âge de départ à la retraite, jugeait moins «ambitieuse» que la sienne.

«La vérité, enfonce-t-il, c’est que compte tenu des menaces, on ferait bien de réunir les forces sociales et politiques, non pas pour leur demander s’il faut revenir sur une réforme déjà votée, mais pour se demander comment s’adapter à un effort à venir considérable, presque existentiel.» Il rejoint en cela l’économiste et patron du Conseil d’orientation des retraites Gilbert Cette, qui a assuré début mars que la question posée au conclave ne sera plus le retour à 62 ans mais «comment augmenter rapidement cet [âge] au-delà des 64 ans décidés dans la loi de 2023…» Une question que doit d’ailleur se poser l’exécutif pour trouver des moyens de financer ce nouvel effort budgétaire, encore non chiffré, mais qui rend obsolète le budget voté en février, qui était de toute façon fondé sur des prévisions de croissance trop optimistes.

Edouard Philippe, qui tient sans doute à distance le souvenir des mobilisations massives contre la réforme des retraites de 2023, annonce au quotidien libéral-conservateur que son programme pour 2027 proposera «un nouveau système de retraites, qui conservera un niveau de solidarité important, mais qui devra équilibrer son financement sans recourir à la dette publique.» Le maire du Havre en profite pour enterrer le système par répartition, «un non-sens», que «condamne […] notre démographie». Et de rappeler son attachement à l’équilibre financier du système, sans envisager un élargissement de l’assiette des cotisations ou la hausse des impôts, comme le proposent plusieurs acteurs de gauches ou syndicaux, pour y parvenir.

Ayant déjà égratigné une des mesures phares voulues par son lointain successeur, Edouard Philippe ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Le président du parti Horizons, qui compte pourtant deux ministres au gouvernement, trouve les échéances décidées par François Bayrou légères et le fait savoir : «J’ai vu le programme de travail proposé par le Premier ministre aux parlementaires. Je ne crois pas qu’il soit marqué par une densité exceptionnelle.» Et il déroule. S’il concède connaître «la situation politique, [il] regrette qu’aucune réforme d’ampleur ne soit préparée. Au moment où l’Otan se fissure et où le multilatéralisme s’écroule, consacrer notre énergie à évoquer le mode de scrutin à Lyon, Marseille et Paris me paraît curieux. Baroque même.»

Libération

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