André Martel, pataphysique des matériaux

André Martel, pataphysique des matériaux

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«Par le paralloïdre des çorfes, /Bralançant les rétricences des tamériaux, /Les cimentectes ont babellisé les lapincags /Les génieurs ont travelardé les honts, septlieubotté les valles, herculaugiacé les vafles.» Nous sommes en 1951 et ces mots sont l’acte de naissance d’une langue nouvelle. Faite d’inversions de lettres, de collages, de mots-valises et autres aphérèses, elle semble constituée de morceaux éparpillés de paroles, qu’un mosaïste du langage aurait réassemblés selon sa fantaisie. Le mosaïste, c’est André Martel. «Çuilà /Issait çaquiveut, /Issait ousquiva.»

Martel a deux vies ; la première commence à sa naissance, en 1893 à Toulon. A la sortie de son adolescence, il part au front de la Grande Guerre. En 1915, l’explosion d’une mine le blesse sérieusement. Traumatisé, le jeune homme est réformé et interné. Revenu à Toulon, il devient professeur de français, se marie, a un fils. Il mène alors une existence de poète du dimanche. C’est la Seconde Guerre mondiale qui met fin au tableau : le conflit rouvre la blessure psychologique de la Première. Martel est mis à la retraite de l’enseignement. En 1949, il compose un premier poème dans son jargon. Puis un deuxième. Bientôt, il a réuni assez de textes pour publier un recueil.

C’est ici que s’ouvre la seconde existence du Toulonnais. André Martel a presque 60 ans quand paraît le Paralloïdre des çorfes, son premier livre écrit dans la langue qu’il a inventée et qui prendra ce nom de «paralloïdre». Pour l

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