Immigration : l’administration Trump exhume une loi de 1798 pour expulser des «ennemis étrangers» au Salvador

Immigration : l’administration Trump exhume une loi de 1798 pour expulser des «ennemis étrangers» au Salvador

Главная страница » Immigration : l’administration Trump exhume une loi de 1798 pour expulser des «ennemis étrangers» au Salvador

Exhumer un texte du XVIIIe siècle, avant la guerre de Sécession ou l’abolition de l’esclavage, pour justifier une lutte contre l’immigration inique et teintée de racisme aujourd’hui. C’est ce qu’a tenté Donald Trump ce week-end pour obtenir l’expulsion du territoire américain de membres d’un gang vénézuélien. L’idée ? Invoquer l’«Alien Enemies Act», une loi de 1798, utilisée pour la dernière fois pendant la Seconde Guerre mondiale contre des résidents japonais. C’est en vertu de ce texte, une loi utilisée en temps de guerre, que ces membres d’un gang vénézuélien ont été placés dans la catégorie «ennemis étrangers».

Le projet a été dénoncé par des défenseurs des droits humains qui ont saisi la justice : un juge a ordonné samedi 15 mars une suspension de quatorze jours de toute expulsion, afin de disposer de plus de temps pour examiner la légalité du décret. Mais dimanche 16 mars, surprise : plus de 200 membres présumés de ce gang de trafiquants de drogue, baptisé Tren de Aragua et considéré par Washington comme une organisation terroriste, sont arrivés au Salvador pour y être incarcérés dans une prison de haute sécurité.

Selon le New York Times, la base juridique de cette déportation de prisonniers de nationalité étrangère n’est pas claire du tout. «Ce vol pose la question de savoir si l’administration Trump a ignoré volontairement une décision de justice pourtant très claire», écrit le quotidien. Selon le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, Donald Trump a bel et bien signé un executive order autorisant l’expulsion des Vénézuéliens sur la base de la loi de 1798.

La Loi sur les étrangers et la sédition est un texte qui permet au président américain d’arrêter ou d’expulser des citoyens d’une nation ennemie. Elle a été utilisée lors de la guerre anglo-américaine de 1812, pendant la Première Guerre mondiale et surtout durant la Seconde Guerre mondiale, quand 120 000 Japonais et Américano-Japonais ont été internés aux Etats-Unis. Donald Trump, qui porte un discours très dur sur l’immigration, veut l’utiliser pour lutter contre les membres de Tren de Aragua.

En soutien de sa logique, la Maison Blanche argue que selon elle, ce gang entretient des liens avec le président vénézuélien Nicolás Maduro. «Cela a produit un Etat criminel hybride qui est en train de commettre une invasion et une incursion prédatrice aux Etats-Unis», peut-on lire dans un communiqué publié samedi. Donald Trump a accusé le Tren de Aragua de mener «une guerre illégale contre le territoire des Etats-Unis, à la fois directement et sous la direction, clandestine ou non, du régime Maduro».

A lire aussi

Samedi, la ministre de la Justice de Donald Trump s’était emportée contre le juge ayant suspendu l’application du décret présidentiel, une décision qui bafoue «le pouvoir du président Trump, et met en danger le public et les forces de l’ordre». La Maison Blanche avait théoriquement jusqu’à lundi pour faire appel de la suspension, faute de quoi la prochaine audience aurait lieu le 21 mars.

«L’intention de l’administration Trump d’utiliser une autorité de temps de guerre pour l’application des lois sur l’immigration est aussi inédite qu’illégale», a dénoncé Lee Gelernt, un responsable de l’organisation de défense des droits humains ACLU. Il s’agit peut-être de la mesure la plus extrême jamais prise par l’administration, ce qui n’est pas peu dire.» Trois pays d’Amérique centrale – le Guatemala, le Panama et le Costa Rica – ont accepté d’accueillir des migrants expulsés par Washington, mais le Salvador est le seul à accepter les détenus.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *

Coffret : Lalo Schifrin, tubes en séries

Tour complet de la carrière du compositeur argentin en un coffret de 16 CD. Pour les cinéphiles, le compositeur argentin Lalo Schifrin est le responsable des bandes originales des films…

Les marchés voient le verre à moitié plein

“L’économie ne représente plus la bourse, la bourse ne représente plus l’économie.” Thomas Veillet, Trader, Entrepreneur, fondateur du site “Investir.ch” sur le plateau de Tout Pour Investir.

Marine Le Pen face aux rigueurs de la loi

La lourde responsabilité repose sur les épaules des trois juges de la 11ᵉ chambre correctionnelle du tribunal de Paris : Marine Le Pen pourra-t-elle se présenter à l’élection présidentielle de…