En Europe, deux tiers des eaux de surface ne sont toujours pas en bon état

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L’eau, une ressource essentielle et menacéedossier

Avec seulement 37 % de ses eaux de surface en bonne ou très bonne santé écologique, l’Europe doit mieux gérer ses ressources pour garantir à ses citoyens de l’eau de bonne qualité, a prévenu ce mardi 15 octobre un important rapport de l’Agence européenne de l’environnement, publié six ans après le précédent.

Le constat reste inchangé depuis six ans. «Les eaux européennes ne sont pas en bonne santé», alerte une fois de plus l’Agence européenne de l’environnement (AEE) ce mardi 15 octobre dans un rapport d’étape. La pollution, la dégradation des habitats, les effets du changement climatique et la surexploitation des ressources en eau douce, due notamment à l’agriculture, exercent une pression inédite à la fois sur les rivières et les nappes souterraines. «Nos eaux sont confrontées à une série de défis sans précédent qui menacent la sécurité de l’eau en Europe», affirme la directrice de l’AEE, Leena Ylä-Mononen.

L’agence européenne a analysé 120 000 masses d’eau de surface (rivières, lacs, eaux côtières…) et 3,8 millions de km² de masse d’eau souterraine dans 19 pays de l’UE et en Norvège. Ce travail conséquent avait pour but de vérifier si les objectifs de la directive-cadre sur l’eau, qui date de 2000, sont en passe d’être atteints. Le texte prévoit que 100 % des masses d’eau doivent atteindre un bon état, à la fois écologique et chimique. Comme l’engagement n’a pas été tenu par les Etats à la date prévue, à savoir 2015, l’échéance a été reportée à 2027.

Pas de nette amélioration

Malgré ce délai supplémentaire, les deux tiers des eaux de surface européennes ne se portent pas bien. A peine 37 % sont en bonne ou très bonne santé écologique (abondance d’espèces de poissons, morphologie du cours d’eau respectée, pas de surchauffe de l’eau, débit maintenu…) et 29 % ont un bon état chimique (faible concentration de polluants). Loin de s’améliorer, la situation s’est même légèrement dégradée par rapport au précédent bilan, publié en 2018. La faute à la dégradation généralisée des habitats, à la combustion du charbon, ainsi qu’aux pesticides utilisés dans l’agriculture. Le changement climatique induit par l’homme accroît aussi la pression sur les ressources en eau.

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Pour les nappes souterraines, on constate un léger mieux, mais toujours insuffisant : 77 % d’entre elles présentent un bon état chimique et 91 % seraient en bon état en termes de quantité d’eau. «Des problèmes subsistent néanmoins en matière de pollution par les pesticides et les nutriments, note l’AEE. En plus d’être une source essentielle d’eau potable, les eaux souterraines sont vitales pour l’environnement, l’agriculture et l’industrie.»

Restaurer les zones humides

Il ne reste que trois ans pour atteindre les 100 %. Mission impossible : «Au rythme des progrès actuels, cet objectif ne sera pas atteint», regrette l’AEE. Et d’inviter à accélérer. «Nous devons redoubler d’efforts pour rétablir la santé de nos précieux cours d’eau, lacs, eaux côtières et autres masses d’eau, et pour faire en sorte que cette ressource vitale soit résiliente et sûre pour les générations à venir», insiste Leena Ylä-Mononen. L’agence européenne appelle à une diminution de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici à 2030. «L’agriculture européenne doit davantage recourir à des pratiques naturelles et agroécologiques plus durables, accompagnées de mesures incitatives et d’un changement de nos habitudes alimentaires», recommande le rapport. Il rappelle également que réduire la consommation d’eau et rétablir les écosystèmes doivent être des priorités des gouvernements.

La restauration des rivières, des zones humides et des tourbières change la donne, pointe l’AEE : «Des écosystèmes d’eau douce plus sains et plus riches en biodiversité, [sont] capables de fournir une eau de bonne qualité tout en stockant du carbone et en atténuant l’impact des événements climatiques extrêmesEn juin, les pays de l’Union européenne se sont accordés sur l’objectif de «restaurer au moins 20 % des terres et des mers de l’Union européenne d’ici à 2030 et l’ensemble des écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici à 2050». Encore un défi de taille.

Libération

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