Dans «Giovanni Falcone», Roberto Saviano en immersion solitaire sur les traces du juge assassiné

Dans «Giovanni Falcone», Roberto Saviano en immersion solitaire sur les traces du juge assassiné

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Deux explosions. L’une ouvre le livre, l’autre le referme. La première a lieu en 1943, à Corleone, dans la Sicile des campagnes. Une bombe américaine mal désamorcée volatilise un père de famille, fauche un de ses fils, blesse salement son deuxième et épargne le dernier : Salvatore Riina, surnommé Totò, «u curtu» (le petit), bientôt la «belva», la bête, est le miraculé. La deuxième explosion se produit le 23 mai 1992 à 17h56 et 48 secondes à Capaci, non loin de Palerme. C’est un massacre, un séisme qui fait trembler toute l’Italie. Ce soir-là, le juge Giovanni Falcone, sa femme Francesca Morvillo, elle aussi magistrate, et trois agents de leur escorte, Vito Schifani, Rocco Dicillo et Antonio Montinaro, sont tués quand leurs Fiat Croma blindées sont fracassées par une charge de 300 kg de TNT qui éventre l’autoroute A29.

A presque cinquante ans de distance, un malheur familial et une tragédie nationale sont reliés par un fil, par un tueur, par un clan, par l’argent. C’est un condensé de violence. Une violence à la fois fondatrice et pérenne qui marque l’empreinte de Cosa Nostra sur une île et un pays. Giovanni Falcone en est l’une des nombreuses victimes dans les années 70-90, cette double décennie qui a vu l’émergence violente des Corléonais de Riina face à un Etat italien malade, rongé, de plu

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