Drame du «Pulse» en Macédoine : du deuil national à la colère contre la corruption

Drame du «Pulse» en Macédoine : du deuil national à la colère contre la corruption

Главная страница » Drame du «Pulse» en Macédoine : du deuil national à la colère contre la corruption

«On ne meurt pas d’accident, on meurt de la corruption.» Les hommages aux victimes d’un dramatique incendie dans une boîte de nuit de l’est de la Macédoine ont pris la forme de grandes protestations contre le système, mardi soir, trois jours après le drame. Au total, 59 personnes ont perdu la vie au «Pulse» qui a pris feu dans la nuit de samedi à dimanche à Kočani, dans l’est du pays. Les rassemblements ont commencé dans la petite ville d’où sont originaires la majeure partie des victimes mais rapidement dans la soirée, des manifestants sont descendus dans les rues d’autres villes, comme Bitola, Strumica, Ohrid et jusqu’à Skopje, la capitale de la Macédoine.

Les Macédoniens ont pour beaucoup délaissé les fleurs et leur tristesse pour défiler sous les photos des victimes. Sur les pancartes, on pouvait lire des slogans comme «soit on émigre, soit on brûle» ou «victimes de la corruption». Le club qui a brûlé dimanche disposait d’une licence falsifiée, d’un nombre d’extincteurs et de portes insuffisant et avait laissé entrer trop de clients.

A lire aussi

Lundi, le Premier ministre macédonien, Hristijan Mickoski, a assuré que les fautifs de Kočani seraient punis. Plus de vingt personnes font l’objet d’une enquête ouverte par le parquet, dont 18 ont été placées en garde à vue – notamment un ancien ministre, un inspecteur et d’autres responsables politiques. Le même jour, le maire de Kočani a démissionné. L’émoi provoqué par le drame a également conduit les autorités à fouiller les bureaux du ministère de l’Economie. «Il existe des motifs raisonnables de soupçonner leur implication dans des activités illégales liées à la délivrance de licences» de boîtes de nuit, a déclaré le directeur de la police.

Malgré ces mesures ciblées, beaucoup des manifestants refusent de considérer que la tragédie de la boîte de nuit de Kočani est un événement isolé. Comme souvent en Macédoine, le club qui a brûlé dimanche cumulait les mauvaises conditions de sécurité. D’ailleurs, mercredi, les autorités ont annoncé avoir conduit des inspections d’envergure dans une cinquantaine de boîtes de nuit à travers le pays. Elles ont révélé de nombreuses irrégularités et violations de la réglementation en vigueur, a déclaré aux médias une porte-parole du gouvernement. Si certains considèrent qu’il est encore trop tôt pour substituer les larmes à la colère, comme en Serbie voisine, beaucoup de manifestants ont jeté des pierres pour briser les vitres et protester contre un système politique profondément corrompu.

Libération

Post navigation

Leave a Comment

Добавить комментарий

Ваш адрес email не будет опубликован. Обязательные поля помечены *