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TRIBUNE
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La prolifération des «robots tueurs» constitue une menace pour le droit international humanitaire et la protection des civils. Elles doivent être encadrées par un traité international, assurent un spécialiste de l’armement et des responsables d’ONG.
par Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, Bénédicte Jeannerod, directrice France, Human Rights Watch et Sylvie Brigot, directrice, Amnesty International France
Le 8 octobre, le prix Nobel de physique était décerné aux professeurs Geoffrey Hinton et John Hopfield, en reconnaissance pour leurs contributions dans le domaine de l’intelligence artificielle. Début novembre, les 193 Etats membres de l’Assemblée générale des Nations unies, réunis à New York, seront appelés à voter sur une résolution concernant les systèmes d’armes autonomes, également appelés «robots tueurs». Bon nombre de ces systèmes d’armes reposent sur l’intelligence artificielle, et le professeur Geoffrey Hinton tire la sonnette d’alarme sur leurs dangers depuis plus de dix ans.
Les armes autonomes sont des systèmes qui, une fois activés, ont la capacité de sélectionner une cible et d’engager une force létale seulement grâce à l’analyse de capteurs, sans intervention humaine. Ces systèmes d’armes soulèvent des questions fondamentales d’ordre éthique, humanitaire, juridique, opérationnel, moral et sécuritaire. La perspective de leur utilisation et prolifération est alarmante et constitue une menace sérieuse pour le droit international humanitaire et la protection des civils. Confier à une machine le pouvoir de vie ou de mort sur un être humain franchit une ligne rouge morale inacceptable.
Comment distinguer les combattants des non-combattants
Il est plus qu’incertain que les armes autonomes soient à même de respecter le droit de la guerre, en particulier lorsqu’il s’agit de distinguer les combattants des non-combattants, ou de déterminer si les dommages civils anticipés d’une attaque sont proportionnels à l’avantage militair
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