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Le tribunal correctionnel de Valence a rendu ce vendredi 25 octobre son jugement sur la tuerie d’un loup en 2022. Le principal accusé avait avoué avoir infiltré un réseau pour la protection et la restauration de la biodiversité en métropole.
Trois hommes dont un éleveur de la Drôme ont été condamnés, ce vendredi 25 octobre, à des peines allant d’une amende à de la prison avec sursis pour le meurtre d’un loup, il y a deux ans. Les accusés l’avaient empoisonné avec un gigot bourré de carbofuran, un insecticide toxique dont l’utilisation est interdite en France depuis 2008, selon l’association France Nature Environnement (FNE) Auvergne Rhône Alpes, partie civile au procès.
Le principal accusé dans cette affaire, un jeune éleveur poursuivi pour «destruction et transport illicites d’espèces protégées» et «usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques», était référent loup-lynx local du réseau piloté par l’Office français de la biodiversité. Il avait admis lors de son interpellation en juin 2023 avoir infiltré l’organisme gouvernemental. Le tribunal correctionnel de Valence l’a finalement condamné à un an de prison avec sursis, peine assortie d’une interdiction de chasse et de port d’arme pendant cinq ans.
Deux autres hommes ont été condamnés à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour avoir aidé à transporter le cadavre du loup. Une quatrième personne a été reconnue coupable de la détention du produit phytopharmaceutique interdit et condamnée à une amende. Une cinquième personne a été relaxée.
Une décision saluée dans un contexte difficile pour les loups
L’association France Nature Environnement salue une «condamnation à la hauteur des faits», selon les termes de la juriste Norma Jullien Cravotta qui les défendait, et pour qui il s’agit d’une décision rare. Lors de l’audience, le ministère public avait requis huit mois de prison ferme contre le principal accusé.
La France compte environ un millier de loups et le quota d’abattage est fixé à 19 % de la population recensée par an. Les États membres de l’Union européenne ont donné fin septembre leur feu vert pour abaisser le statut de protection du loup, allant ainsi dans le sens des éleveurs malgré la levée de boucliers des associations environnementales. Cette proposition doit encore être approuvée début décembre lors d’une réunion de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage, avant une éventuelle modification de la législation européenne.
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