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Une stabilité en trompe-l’œil ? Au premier regard, les dernières statistiques de France Travail ne valident pas l’idée d’une grave menace sur l’emploi en France, contrairement aux avertissements lancés aussi bien par des syndicats que par le patronat. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité inscrits à France Travail en catégorie A (sans activité) est resté quasi stable (+ 0,2 %) au troisième trimestre en France (hors Mayotte), soit 5 200 inscrits en plus, pour un total de 3 millions, selon les données publiées ce vendredi 25 octobre par le ministère du Travail. En incluant les personnes ayant des emplois à durée partielle ou précaires (recensés dans les catégories B et C), le nombre total de demandeurs d’emploi s’établit à 5,4 millions. Soit une hausse de 0,2 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent et de 0,8 % sur un an, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).
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Comme souvent, c’est dans les détails que se nichent les phénomènes les plus significatifs. Par exemple, la hausse de 3,9 % des demandeurs d’emploi en catégorie B sur un an a été grandement portée par les personnes ayant travaillé moins de 20 heures dans le mois (+9,8 % sur un an), ce qui suggère une progression des emplois les plus précaires.
Mais la donnée la plus frappante est celle des entrées à France Travail pour cause de licenciement économique, en progression de 5,7 % sur un trimestre, et de 27,8 % sur un an. Certes, cela ne représente encore qu’une très petite minorité (1,8 %) des inscriptions, pour un total de 9 200 personnes sur le troisième trimestre.
D’autant que, parallèlement, la baisse des sorties de France Travail pour reprise d’emploi déclarée (les personnes qui sortent des statistiques parce qu’elles ont trouvé un emploi) est en chute de 9,4% sur le troisième trimestre, ce que l’économiste de l’OFCE Mathieu Plane juge «inquiétant» : «C’est le point le plus bas depuis 2014 à l’exception du choc Covid. Cela montre qu’on a un petit problème du côté du dynamisme du marché du travail et qu’on a un très fort ralentissement du côté de l’emploi », observe-t-il auprès de l’AFP. Pour la CGT, l’ensemble de ces statistiques illustrent «l’échec flagrant de Macron» et de sa politique de l’offre.
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