Le flop international de «Joker : folie à deux» devrait faire passer l’envie de rire à ses producteurs

La comédie musicale de Todd Philips avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga se plante dans les grandes largeurs et pourrait perdre jusqu’à 200 millions de dollars au terme d’un parcours de rejet public particulièrement massif.

Joker : folie à deux a subi en France une chute de -66 % de sa fréquentation en deuxième semaine à l’affiche dans une combinaison de 822 écrans. Un écroulement plus important encore l’a frappé aux Etats-Unis où le film perd 81,3 % pour sa deuxième semaine d’exploitation.

Selon Variety, cette production Warner ne s’annonce rien moins que comme «l’une des plus grandes catastrophes de l’année». Budget : 200 millions de dollars. Auquel il faut rajouter 100 millions de frais de sortie et marketing. Or le box-office hurle la sortie de route, droit dans le mur. Avec un seuil de rentabilité élevé, puisqu’il devait atteindre 450 millions de dollars pour déjà ne pas perdre d’argent, le film de Todd Phillips avec Joaquin Phoenix et Lady Gaga, vilipendé par la critique, a péniblement réalisé 165 millions de recettes dans le monde, et pourrait, selon le site professionnel américain, faire perdre entre 125 à 200 millions de dollars à ses bailleurs de fonds.

Translation cinématographique risquée

Il faut rappeler que le premier opus, lion d’or au festival de Venise, avait été lui un hit mondial en 2019 avec plus d’un milliard de dollars engrangés sur le fil des turpitudes malaisantes du clown détraqué Arthur Fleck à Gotham City, généalogie du Joker, personnage promis à devenir l’ennemi juré de Batman. La nécessité d’une suite, qui plus est sous forme de comédie musicale, ne s’imposait manifestement qu’aux décideurs de la Warner qui du coup ont dû sortir les valises de billets pour entraîner le duo gagnant de la star et du réalisateur dans cette malencontreuse aventure, ils se seraient laissé convaincre avec pour 20 millions de dollars d’avance chacun. Lady Gaga aurait touché environ 12 millions de dollars. On comprend mieux l’ardeur farce avec laquelle ils ont fait le service après-vente et promo, se taquinant en interview express et autres roulades sur tapis rouge. Le public a complètement rejeté cette suite probablement aussi parce que le film qui était un thriller sarcastique sur un psychopathe dont on pouvait comprendre les pulsions misanthropes dans le premier volet est devenu sans crier gare une improbable comédie musicale, translation de genre cinématographique particulièrement risquée.

«Le film continue d’être exploité en salles, y compris cette semaine en Chine, et continue d’engranger des revenus tout au long de son exploitation à domicile et de son exploitation auxiliaire», assure Warner Bros à Variety. Le film arrivera sur les plateformes hors France (chronologie des médias oblige) le 29 octobre. Rien cependant qui puisse véritablement inverser cette spectaculaire spirale du bide.