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Entretien
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La psychanalyste incite à réhabiliter, au cœur de nos existences saturées, cet espace de non-volonté, où peuvent s’ancrer à nouveau le désir et les transformations. Une manière aussi d’accepter de vivre avec ses failles et ses faiblesses.
Se vider la tête, prendre le large, faire le grand ménage : nous avons la passion du vide et, en même temps, nous redoutons le néant. Nous vidons nos placards ou nous nous goinfrons de gâteaux. Pourquoi ce yo-yo entre le trop-plein de nos vies et la «peur envie» du vide ?
Pourquoi ce besoin de chercher toujours quelque chose à faire par crainte de se retrouver face à soi-même ? Le temps libre, et la possibilité de changement qu’il implique, serait-il l’objet d’une méfiance généralisée ? C’est la thèse du dernier ouvrage de la psychanalyste Hélène L’Heuillet, Le vide qui est en nous (Albin Michel, octobre 2024).
Cette béance, ce vertige, n’est pas rien, dit-elle, il ne faut pas le redouter, mais au contraire l’apprivoiser. C’est une clé d’accès à soi, à son désir, à une forme de liberté. Le vide se trouve au cœur de nous-mêmes, juge-t-elle. C’est autour de ce noyau sans forme ni consistance que s’articulent nos vies, surgissent les désirs – nés du manque, selon la théorie psychanalytique – et les changements.
«Ce n’est pas une fin en soi, mais ce à partir de quoi les formes qui constituent notre monde s’organisent», précise la psychanalyste. Failles, interstices, intervalles favorisent notre respir
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