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Fracture numérique
Les 12 000 résidents de la municipalité du sud-ouest peuvent bénéficier d’un accès gratuit à cet outil d’intelligence artificielle. Un moyen, pour le maire Yves Foulon, de «lutter contre la fracture numérique» alors que 60 % des Arcachonnais ont plus de 60 ans.
Un félin robot fixe de ses yeux écarquillés les visiteurs du site de la mairie d’Arcachon. De sa patte, il tient un téléphone portable presque aussi grand que lui, sur lequel apparaît le logo du fameux programme d’intelligence artificielle : ChatGPT. Si ce faux animal trône fièrement sur la page de la municipalité, c’est pour faire part d’une nouvelle mesure un peu particulière : «La ville vous offre ChatGPT, demandez votre code !» 12 000 Arcachonnais peuvent désormais accéder gratuitement à l’outil. Pour en bénéficier, il leur suffit de présenter un justificatif de domicile à la mairie. Depuis son lancement le 16 octobre, plus de 1 000 personnes se sont déjà mobilisées pour accéder à l’offre.
De prime abord, l’habitant type d’Arcachon n’a pourtant rien de l’utilisateur-type d’un tel dispositif. Dans cette ville, six résidants sur dix ont plus de soixante ans, alors que seulement 3,49 % des usagers de Chat GPT dépassent les 65 ans. C’est pourtant l’idée du maire Les Républicains de la commune Yves Foulon, qui confie à franceinfo son souhait d’utiliser cette mesure pour «lutter contre la fracture numérique». Un phénomène urgent, alors qu’en 2022, la Défenseure des droits Claire Hédon soulignait qu’un quart des plus de 65 ans rencontraient encore des difficultés d’accès aux services en ligne, de plus en plus incontournable pour consulter son compte en banque ou déclarer ses impôts. Il est primordial «que tout le monde y ait accès.», insiste ainsi le maire. Avec ChatGPT, la ville entend compléter son dispositif d’accompagnement, qui comprend par exemple des cours d’informatique dispensés par des agents municipaux dans des maisons de quartier arcachonnaises.
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L’abonnement à ChatGPT coûte 24 euros par mois à un particulier. Cette version premium permet d’interagir de manière plus fluide et précise avec l’IA ou encore, de lui envoyer des photos. Elle est également connectée à internet, contrairement à la version gratuite qui délivre des informations datées de 2021. La municipalité, elle, paie le logiciel non pas de manière mensuelle mais par «question posée». Une interrogation revient à environ 2 ou 3 centimes d’euros. «A l’année, on estime que nous en aurons pour 10 000 euros», considère Yves Foulon auprès de franceinfo.
Maxime Mario, consultant bordelais spécialiste de l’intelligence artificielle, émet quelques réserves sur la mesure arcachonnaise auprès de France 3 Nouvelle-Aquitaine. «Ça peut être dangereux si on propose cela à des gens qui ne savent pas comment ça fonctionne et qui ne connaissent pas ses limites.» Alors comment utiliser correctement l’outil censé lutter contre la fracture numérique lorsqu’il suppose d’avoir des connaissances préalables ? Pour la mairie d’Arcachon, ce n’est pas un souci. «Nos agents ont été formés à ChatGPT, et des cours spécifiques vont être proposées à la population, affirme la municipalité. Et puis, on considère plus cette intelligence artificielle comme un outil pratique de la vie de tous les jours qui, on l’espère, pourra aider dans les démarches administratives, ou dans l’aide au devoir quand les Arcachonnais ont leurs petits-enfants à la maison.»
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