Intelligence artificielle : Arthur Mensch, le mystère Mistral

Intelligence artificielle : Arthur Mensch, le mystère Mistral

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L’édito de Dov Alfon

Intelligence artificielle : de la fascination à l’inquiétudedossier

Le jeune PDG, encore inconnu du grand public mais soutenu par de gros investisseurs, espère rivaliser avec la Silicon Valley dans le domaine de l’IA. Avec l’aide enthousiaste de la macronie.

Le mistral rend fou, dit-on dans le Sud. Ce serait en particulier vrai pour les chevaux, les guêpes, les vieux, les grands nerveux, les bergers… et les investisseurs, peut-être : Mistral AI, une petite boîte française d’intelligence artificielle sans modèle économique, sans produit phare et sans client évident, est valorisée aujourd’hui 6 milliards d’euros. Et ce n’est pas le paradoxe le plus étonnant de notre enquête sur son PDG et cofondateur, Arthur Mensch, qui à 32 ans peut se flatter d’être l’unique ingénieur français à avoir su importer la recette de la Silicon Valley : on fonce, on écrase des gens et des principes en route, on s’excusera après. Lui-même inconnu du grand public – voire de son propre robot à en croire notre enquête –, Mensch a pourtant réussi un numéro de charme qui a convaincu des investisseurs prestigieux. Son VRP le plus enthousiaste est le président de la République, Emmanuel Macron, et son consultant officiel est l’ancien secrétaire d’Etat du Numérique et poster boy de la macronie, Cédric O.

Comme eux, Mensch s’entoure essentiellement de copains de copains, et comme eux, il croit en l’exception française, ou tout au moins en la réalisation française – donc forcément limitée dans ses budgets de recherche et dans ses coûts énergétiques – du rêve de l’intelligence artificielle. Il a derrière lui plusieurs soutiens de première heure aujourd’hui déçus, il a devant lui plusieurs concurrents (Google, Meta, Apple) de puissance incommensurable, et il a avec lui des partenaires financiers (parmi lesquels Microsoft) dont la gloutonnerie légendaire a vassalisé plus d’un ingénieur qui avait eu une idée. Cette idée – appelons-la, comme lui, «l’IA frugale» – vaut-elle 6 milliards d’euros ? 60 milliards d’euros ? Et si elle les vaut, ne pourrait-elle être copiée avec tout autant de vélocité par ses concurrents ? Peut-être. Une légende raconte que dans l’ancien code pénal, les turpitudes commises en période de mistral étaient amnistiées.

Libération

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