A Ploërmel, le curé disparu était visé par un signalement pour des «attouchements de nature sexuelle»

«Le Télégramme» révèle que l’abbé Guégan, qui s’est volatilisé dans des circonstances mystérieuses en janvier, venait d’apprendre qu’il était accusé d’abus sexuels. Les faits remontent au début des années 2010, quand le prêtre dirigeait un internat pour garçons dans le Morbihan.

Par une froide et pluvieuse nuit d’hiver, celle du 17 au 18 janvier, un prêtre a disparu dans le Morbihan. L’abbé Guégan devait dormir ce soir-là dans une dépendance du château des dominicaines du Saint-Esprit, des sœurs enseignantes, au milieu de la forêt de Pontcallec. Il venait de la petite ville de Ploërmel, dont il est le curé depuis 2016, pour y donner la messe une fois par semaine et confesser les collégiennes et lycéennes scolarisées. Le prêtre était bien arrivé dans l’après-midi. Mais, en milieu de soirée, sa voiture n’était plus là. Le lendemain, il n’est pas réapparu. Depuis, plus de nouvelles. Ni chez les dominicaines, ni du côté de Ploërmel.

Les gendarmes du Faouët, les premiers sur le coup, n’ont eu aucun mal à remonter sa piste grâce au bornage de son téléphone. A 15 h 30, sa voiture était retrouvée sur un parking de Guilligomarc’h, à 18 kilomètres de l’institut des dominicaines. Le véhicule était ouvert. Le téléphone portable et le portefeuille du «père Christophe», comme on l’appelait aussi dans le coin, à l’intérieur. Tout autour s’étendait un paysage lugubre, baptisé les «roches du Diable». Bucolique en été (c’est un spot connu des kayakistes), mais sauvage en hiver. Et franchement hostile par une nuit glaciale, les eaux de la rivière déchaînées.

«La piste d’un suicide»

Un chien de piste, venu spécialement de Rennes, avait guidé les enquêteurs vers le plus gros caillou posé au bord de l’eau, avant de marquer l’arrêt. Puis, plus rien. «C’est la piste d’un suicide qui est désignée