«Venom» a mauvais alien

«Venom» a mauvais alien

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D’une spectaculaire nullité, le troisième volet à gros budget de la saga Sony-Marvel se résume à un «buddy movie» familial sans âme et sans enjeux.

Après six ans à jouer les utilités dans la saga de monstre la plus moisie de la planète Sony-Marvel, Tom Hardy (qui n’a plus la jeunesse prometteuse du premier volet, mais les tempes grises et plus une goutte de charisme en stock), se débarrasse enfin de Venom, son alien parasite à la langue visqueuse et aux crocs pointus. Sans certitude de retrouver quoi que ce soit qui ressemble à une carrière de l’autre côté du tunnel. Sans doute n’a-t-on rien trouvé de plus antipathique ces dernières années que ces mémentos à l’attention d’un public trop fleur bleue. On tendrait en effet à oublier que ce n’est pas la noble cause de l’art qui tient chaud aux stars la nuit, ni leur met l’écume aux lèvres quand elles consultent leur compte en banque en riant aux éclats (le salaire de l’acteur s’élèverait à 20 millions d’euros pour ce dernier épisode). C’est donc un peu notre faute, et ce troisième Venom existe pour nous rappeler que rien ne coûte trop cher quand il s’agit de nous faire boire l’eau des chiottes. Il le fait pour la première fois avec une réalisatrice aux manettes, Kelly Marcel, et bâcle la «dernière danse» de son héros psychiquement abîmé, Eddie Brock, avec l’alter ego qui lui parlait quand même dans la tête depuis des lunes – «Adieu mon poto, je ne t’oublierai pas», expédie Eddie avant de humer l’air de la solitude retrouvée, sans plus d’anxiété post-partum que ça.

Notre critique du premier «Venom»

La boulette originelle vient du ciblage tout public et familial de la série. Car en dépit de son allure dégueu et ses mœurs cannibales, le «protecteur létal» (ennemi historique de Spider-Man) n’est rien d’autre que la mascotte d’un indigent buddy movie, gentil avec les enfants, dansant le disco sur Abba à Vegas et se bâfrant de chocolat. Pas une goutte de sang ne tombe sur son passage, et l’on supputerait même que Venom, ému par le message d’accueil adressé aux «aliens» par la statue de la Liberté aux portes de New York, voterait Kamala Harris en 2024. A la fin, quand les extraterrestres sympas et les extraterrestres méchants se foutent sur la gueule, le film leur fait éjecter les corps de leurs humains hôtes, la gadoue d’effets spéciaux reste seule dans le plan. Enième preuve que ces superproductions n’ont plus besoin de leurs acteurs, à l’inutilité consommée (est-ce bien toi, Juno Temple ? !), et semblent se fabriquer toujours plus dans leur dos en volant quelque chose d’eux – les films qu’ils auraient pu faire à la place, à jamais non avenus, tant pis pour nous.

Venom : The Last Dance de Kelly Marcel avec Tom Hardy, Juno Temple, Alanna Ubach… 1h50.

Libération

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