Plus de 60 morts dans les inondations catastrophiques en Espagne – Libération

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La région méditerranéenne de Valence a subi des pluies très violentes dans la nuit de mardi à mercredi. Malgré une alerte rouge, les informations sur les risques et les conseils de prudence semblent avoir fait défaut.

Une partie de l’Espagne a vécu une nuit de chaos, entre mardi et mercredi, avec des pluies torrentielles qui ont provoqué au moins 62 morts et de nombreux disparus dans la région de Valence, sur la côte méditerranéenne, et dans la proche province d’Albacete. Routes bloquées, ponts et une portion d’autoroute emportés par le courant, trafics aérien et ferroviaire interrompus : la région de la troisième ville du pays (5,3 millions, dont 800 000 pour la capitale) apparaissait ce mercredi 30 octobre quasiment coupée du monde.

A la mi-journée, des centaines de sinistrés qui ont passé la nuit dans leurs voitures, ou sur des toits ou des terrasses élevées, attendaient encore d’être secourus. Et 155 000 foyers étaient privés d’électricité. Plus que la ville de Valence, ce sont les villages environnants qui ont le plus souffert des pluies diluviennes. Certains restaient inaccessibles mercredi à midi. Un millier de militaires, soutenus par des hélicoptères, ont été dépêchés pour prêter main-forte aux services de secours, eux-mêmes appuyés par des drones.

Une montée des eaux «monstrueuse»

«La situation est dantesque, je n’avais jamais vu cela», a témoigné sur l’antenne de la télévision publique TVE Consuelo Tarazona, la maire d’Horno de Alcedo, commune de la banlieue de Valence. La montée des eaux a été «monstrueuse, […] nous avons été inondés tout d’un coup, sans pouvoir prévenir les voisins».

La tempête de très forte intensité était annoncée depuis plusieurs jours. Le quotidien britannique The Guardian annonçait dès lundi un «événement météorologique extraordinaire», avec des pluies sept fois plus fortes que la moyenne mensuelle. L’Aemet, équivalent espagnol de France Météo, était passé mardi de l’alerte orange à l’alerte rouge dans plusieurs zones de la province. Il semble pourtant que les autorités locales n’ont pas pris la mesure des risques. Aucun ordre ou recommandation de fermeture des lieux publics n’a été lancé.

Dans des images qui font le tour des réseaux sociaux, des clients bloqués dans le magasin Ikea d’Alfafar, en proche périphérie de Valence, observent depuis une terrasse le sauvetage d’une femme surprise sur le parking par la montée des eaux. Et contemplent, impuissants, comment une marée emporte les véhicules. Visiteurs et employés ont passé la nuit dans l’entrepôt.

Le Premier ministre, Pedro Sánchez, tout juste rentré d’une visite officielle en Inde, a averti que cet épisode «dévastateur» n’était peut-être pas terminé. «Nous ne vous laisserons pas seuls», a-t-il déclaré dans une brève allocution télévisée peu avant midi depuis le palais de la Moncloa à Madrid, demandant aux habitants de rester vigilants.

Auparavant, le roi Felipe II s’était dit «accablé par les dernières nouvelles» sur les inondations. «Nos plus sincères condoléances aux familles et aux proches des plus de 50 morts. Force, courage et tout le soutien nécessaire aux intéressés», a ajouté le monarque dans un message sur le réseau social X.

Les écoles et jardins publics de la région de Valence sont fermés pour la journée, et tous les événements sportifs annulés. Douze vols qui devaient atterrir à l’aéroport de la ville (le dixième d’Espagne par son trafic) ont été détournés, et dix autres vols qui devaient partir ou arriver à l’aéroport ont été annulés. La ville de Valence a souvent été inondée, notamment en octobre 1957 où la crue du Turia avait tué plus de 80 habitants. Depuis, une partie du cours du fleuve a été détournée.

Le phénomène de la «goutte froide»

Les régions de Castille-La Manche et dans une moindre mesure l’Andalousie ont aussi été touchées. La côte méditerranéenne espagnole subit régulièrement, en automne, le phénomène de gota fria (goutte froide), aussi dénommée Dana, acronyme espagnol de «dépression isolée en haute altitude». Ces événements extrêmes liés au changement climatique entraînent des pluies soudaines et très violentes, parfois pendant plusieurs jours. La tempête Boris, qui a dévasté plusieurs pays d’Europe centrale en septembre, présentait les mêmes caractéristiques.

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