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Chronique
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Pour que la politique devienne la chose de tous, il faut précisément que la volonté du peuple s’exprime dans le respect du droit. De ce point de vue, une «démocratie illibérale», vers laquelle se dirige le ministre de l’Intérieur, a à peu près autant de sens qu’un cercle carré.
La récente déclaration du ministre de l’Intérieur selon laquelle «l’Etat de droit, ce n’est pas intangible ni sacré» a provoqué une vive polémique, y compris au sein de l’alliance gouvernementale. C’était sûrement son objectif à une heure où, surtout à propos de l’immigration et des reconduites à la frontière, l’opinion majoritaire stigmatise le «gouvernement des juges» qui condamnerait l’Etat à l’impuissance et au laxisme. L’idée selon laquelle le droit, parce qu’il permet des recours qui retardent l’application de la sentence, est un obstacle à la sécurité est une constante des discours qui font de l’ordre l’unique vertu du pouvoir politique. En reprenant au parti ultraconservateur polonais Pis la notion d’«impossibilisme légal», Bruno Retailleau a mis ses pas dans la rhétorique à la mode, selon laquelle le respect des formes juridiques est contraire à l’efficacité.
Ce discours a quelque chose d’étonnant de la part du représentant d’un parti censément libéral. Le libéralisme politique a toujours voulu limiter le pouvoir de l’Etat et celui de la majorité par des règles et des procédures qui garantissent les droits de l’individu. On imagine les commentaires que de telles déclarations contre l’Etat de droit auraient suscit
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