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Théâtre
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La pièce aborde avec finesse et humour autant la disparition des proches que la relation qu’on entretient (si peu) avec eux.
«Mustapha, ton papa a eu un accident.» Ainsi commence Oiseau, présenté ces jours-ci au Théâtre Paris-Villette et qui entame une longue tournée. Un spectacle jeunesse qui parle de la mort, des morts et de la manière dont la plupart d’entre nous les ignore. D’ailleurs dans Oiseau, les défunts ont de sérieuses récriminations à nous faire. Et d’une, les vivants que nous sommes sont inconséquents : on pleure, on s’échine à dire qu’on ne veut pas que les gens qu’on aime meurent, mais une fois qu’ils ont passé l’arme à gauche, voilà que nous faisons comme s’ils n’existaient pas. Or les morts existent. Et de deux, quel ami digne de ce nom oserait offrir à l’un de ses proches des livres en porcelaine et des fleurs en tissu fané du genre de ceux dont on orne les tombes ?
Mais reprenons par le début. Au début, le père de Mustapha meurt. A l’école, le garçon rencontre Pamela, elle aussi marquée par le deuil (celui de Calamar, son chien) et la «petite Françou» qui connaît des êtres qui peuvent emmener les vivants «de l’autre côté». C’est le début d’une grande confrérie à l’école – «Si tu aimes tes morts, viens avec nous.» Les enfants se mettent à organiser une grande fête dans le cimetière, avec du surimi et des Oréo, graffent les murs («Police partout, nos morts nulle part») et partent, la nuit, depuis leur lit, retrouver leurs défunts (et ceux des autres). Sous le regard sévère et interdit de la directrice, pour qui la mort n’est tout de même pa
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