Biodiversité : les États peinent à lutter contre les subventions néfastes

Biodiversité : les États peinent à lutter contre les subventions néfastes

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## Négociations à la COP16 : financement et subventions néfastes au cœur des débats

Le président colombien, Gustavo Petro (à gauche), à l’ouverture de la COP16 à Cali (Colombie), le 29 octobre 2024.

Alors que la 16e Conférence mondiale sur la biodiversité (COP16) touche à sa fin, les négociations sur la mise en œuvre de l’ambitieux accord de Kunming-Montréal sur la protection de la nature sont toujours dans l’impasse.

“Préoccupée”, la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a évoqué mercredi des “signaux pas si encourageants” avant de quitter la Colombie.

Sans surprise, le bras de fer entre le Nord et le Sud porte principalement sur les financements. Les pays en développement, notamment le Brésil et des États africains, réclament la création d’un nouveau fonds dédié à la biodiversité, tandis que l’Union européenne et la majorité des pays donateurs s’y opposent fermement.

Les diplomates tentent de trouver un compromis qui permette à chaque camp de sauver la face.

Si l’accès des pays les plus vulnérables aux ressources dont ils ont besoin est crucial, il tend à occulter un autre enjeu financier : les subventions néfastes à l’environnement.

“Les discussions se concentrent beaucoup sur les 20 milliards de dollars que les pays développés doivent apporter aux pays en développement [d’ici à 2025], mais c’est une goutte d’eau dans l’océan par rapport à ce que les gouvernements investissent dans ces subventions”, souligne Farooq Ullah, du groupe de réflexion International Institute for Sustainable Development (IISD).

“Chercher à être plus ambitieux en matière de financements favorables à la nature sans mettre fin aux flux financiers néfastes, qui sont bien plus importants, n’a pas de sens”, ajoute-t-il.

“Une grande partie des négociations sont parasitées par la question des financements et des moyens de mobiliser des fonds privés”, observe également Arnaud Schwartz, vice-président de France Nature Environnement, présent à la COP16 au sein de la délégation européenne en tant que membre du Comité économique et social européen.

“En réalité, il y a de l’argent public, mais il est utilisé pour des actions néfastes. On paie une fois pour détruire la nature, et une deuxième fois pour la réparer. Où est le bon sens ?”, s’interroge-t-il.

L’accord de Kunming-Montréal, adopté à l’issue de la COP15 en 2022, établit que le déficit de financement de la biodiversité s’élève à environ 700 milliards de dollars par an. Il prévoit que les États identifient, d’ici à 2025, l’ensemble des incitations et subventions préjudiciables à la nature, puis qu’ils les réduisent d’environ 500 milliards de dollars par an, d’ici à 2030.

Le Monde

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