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Reportage
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Le Harry’s Bar organise depuis un siècle à Paris à chaque présidentielle américaine son propre vote. A moins d’une semaine de l’élection, Kamala Harris y devance Donald Trump d’une courte tête, ce qui inquiète les démocrates.
Jeffrey et Paul (1) sont accoudés à l’imposant comptoir en bois du Harry’s Bar. Ce jeudi 31 octobre en début d’après-midi, les deux expatriés américains, ingénieurs en informatique à Paris depuis quelques années, sirotent un cocktail en remplissant une feuille de papier. Puis tour à tour, les trentenaires se lèvent pour déposer leurs feuilles dans une urne qui trône en majesté à l’entrée de l’établissement et qui est maintenue fermée par un petit cadenas.
Jusqu’au mardi 5 novembre, le Harry’s Bar organise son «vote de paille» (straw vote en anglais). Le concept, lancé pour la première fois ici même en 1924, est simple : faire voter, en amont de l’élection présidentielle, les Américains qui vivent ou sont de passage à Paris pour dégager une tendance à l’échelle de la capitale française. «D’abord, ça permettait à ceux qui ne pouvaient pas voter de participer quand même à l’élection, parce que le vote par procuration ou par correspondance n’existait pas, retrace Franz-Arthur Mac Elhone, propriétaire de l’établissement et arrière-petit-fils d’Harry Mac Elhone, barman qui a lancé le premier vote de paille. Depuis, c’est devenu une tradition qu’on entretient à chaque élection, sauf en 2020 à cause du Covid-19. Il suffit d’avoir un passeport américain et de venir ici pour voter.»
Si la méthode n’a rien de scientifique, elle a fait ses pre
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