**Le mal du siècle chez les jeunes diplômés : une réalité d’aujourd’hui**
7 heures du matin, Jules se réveille avec la nausée. Que s’est-il passé hier soir ? Il a trop bu, comme trois ou quatre soirs par semaine. Il boit pour oublier son quotidien insipide et son travail qui le dégoûte. Ainsi commence “la confession d’un jeune du siècle”, racontée par Marion Cina, Thomas Simon et Xavier Philippe dans un article sur le sentiment de “mal du siècle” chez les jeunes diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs.
Ce détour par la fiction illustre le sentiment de perte de sens ressenti par de nombreux diplômés lors de leur arrivée en entreprise. Ils occupent des emplois dénués de sens, comme l’avait appelé l’anthropologue David Graeber.
Marion Cina explique le recours à la littérature pour tenter d’apporter un éclairage nouveau sur ces pertes de sens contemporaines.
### Comparaison avec le “mal du siècle” des jeunes romantiques
Les chercheurs ont comparé le sentiment de désillusion des jeunes diplômés à celui des jeunes romantiques du XIXe siècle. Ils estiment que les organisations, bien que présentées comme logiques et rationnelles, sont en réalité poétiques et issues de l’imaginaire humain.
### Les germes de l’absurdité dans les grandes écoles de commerce
Les chercheurs soulignent que les germes de cette absurdité sont présents dès la grande école de commerce. Ils pointent notamment :
– La déconnexion entre les enseignements et les réalités du monde du travail
– La pression constante pour réussir et se conformer à des normes sociales
– La valorisation excessive de la performance et de la compétitionLe Monde
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