David Jarre, magicien : «Allez tous voir un concert de metal une fois dans votre vie»

Magicien, mentaliste, illusionniste, cet artiste franco-britannique s’est fait un prénom (oui, c’est le fils de…) grâce à un talent certain pour entraîner le spectateur dans des univers où l’on ne sait plus très bien où l’on est. Tel un Houdini des temps modernes. A découvrir en tournée.

Quel est le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?

On avait énormément de disques à la maison à l’époque. Mais celui qu’on n’avait pas et dont j’ai le souvenir de l’achat est Appetite for Destruction des Guns N’Roses.

Votre moyen préféré pour écouter de la musique, MP3, autoradio, platine CD, vinyle…

L’écouter en live. Mais j’aime écouter la radio. J’ai un vieux poste à la maison. C’est comme si quelqu’un nous parlait au loin.

Le dernier disque que vous avez acheté et sous quel format ?

Le vinyle des Eagles, Hotel California pour un tour que j’ai préparé pour l’émission C à Vous.

Où préférez-vous écouter de la musique ?

En conduisant, of course ! Road trip musical. Mais je n’ai plus de voiture maintenant.

Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?

Aujourd’hui, il y a de la musique partout en permanence. J’aime le calme pour travailler, créer et écrire.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?

Un-Break my Heart de Toni Braxton.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?

Ma mère (Charlotte Rampling, ndlr) m’a appris à ne rien détester artistiquement. Au contraire, de toujours y chercher une valeur créative. En revanche, je déteste la mauvaise foi dont beaucoup de gens font preuve.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?

In Rainbows de Radiohead. Magique !

Y a-t-il une maison de disques à laquelle vous êtes particulièrement attaché et pourquoi ?

Because Music propose depuis des années des artistes très intéressants.

Quelle pochette de disque avez-vous envie d’encadrer chez vous comme une œuvre d’art ?

Il me faudrait un immense loft ! Il y en a tellement ! De ma génération, Nevermind de Nirvana.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?

Serai-je éveillé lors de mes funérailles ? Génial ! Wonderful World de Ray Charles.

Savez-vous ce qu’est le drone metal ?

Oui. J’ai eu ma période metal. Une niche musicale underground unique, peut-être créativement plus libre que n’importe quel autre style musical. Allez tous voir un concert de metal une fois dans votre vie.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?

Choix cornélien ! C’est comme dire à un enfant tu préfères ton père ou ta mère ? Allez, moi je garde les deux.

Votre plus beau souvenir de concert ?

Portishead au Zénith. La voix de Beth Gibbons ce soir-là nous a transpercés d’émotion. Même les membres du groupe en ont parlé après comme un moment venu de l’au-delà. C’est ça la puissance du live.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound system ou n’allez-vous jamais en club ?

Je vais rarement en club. Quand j’y vais, la musique et un bon sound system restent quand même les éléments que je préfère.

Quel est le groupe que vous détestez voir sur scène, mais dont vous adorez les disques et inversement ?

Ça ne m’est jamais arrivé de détester sur scène un groupe que j’adore en album. Difficile, je pense d’aimer l’œuvre de quelqu’un qu’on détesterait, non ?

Votre film musical préféré, votre musique de film préférée ?

Grease, Paris, Texas de Ry Cooder, The Social Network de Trent Reznor. Je m’en inspire beaucoup sur scène pour mon show.

Quel est le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?

In Rainbows de Radiohead.

Le morceau qui vous rend fou de rage ?

Franchement, fou de rage, je ne vois pas.

Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?

Aïe ! Cela ne m’est pas arrivé depuis longtemps. Les playlists Spotify nous emmènent dans toutes les directions aujourd’hui. Je n’ai même plus de platine ou de lecteur CD à la maison.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?

Quelle bonne question ! Led Zep, le groupe de Miles Davis, Police, Queen, être sur les routes peut-être aussi, Coldplay aujourd’hui pour la joie et la couleur dans les stades. Chef d’orchestre aussi, ou premier violon dans le Berliner Philharmonique sous Karajan.

Le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?

Georgia on my Mind. Pleurer pas toujours mais frissons à chaque fois !

Spectacle Mosaic, le 5 novembre à Marseille, le 8 à Pully (Suisse), le 15 à Lyon, le 17 à Lille, le 1er décembre à Paris (Le Trianon).

Ses titres fétiches

Led Zeppelin Kashmir (1975)

Guns N’Roses Sweet Child O’Mine (1987)

Radiohead Nude (2007)

Libération