« À bien des égards, je pense que le sort de notre planète dépend des électeurs américains. »
À quelques jours de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, Ariel Moger, directrice des affaires politiques de Friends of the Earth aux États-Unis, traduit l’inquiétude de nombreux observateurs du climat.
Alors que la fenêtre pour limiter le réchauffement climatique à + 1,5 °C se referme, l’action des États-Unis, premier producteur de pétrole, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre et premier pollueur historique, pèsera lourd dans la balance.
Le vote en faveur de Kamala Harris ou de Donald Trump affectera non seulement la politique climatique américaine, mais aussi la lutte mondiale contre le réchauffement.
Trump, climatosceptique notoire
L’ancien président américain ne fait pas mystère de son rejet absolu de l’écologie. Depuis des années, il multiplie les déclarations climatosceptiques, qualifiant le réchauffement de « canular » ou de « concept inventé par les Chinois pour empêcher l’industrie américaine d’être compétitive ».
Lors de son mandat (2017-2021), il avait abrogé plus de 100 normes environnementales issues de la présidence de son prédécesseur, Barack Obama, et il avait fait sortir son pays de l’accord de Paris sur le climat.
Transition énergétique bien enclenchée
Cette fois, le républicain veut aller plus loin. S’il est élu, il prévoit de revenir sur l’Inflation Reduction Act (IRA), voté sous la présidence de Joe Biden. Ce très gros programme de soutien à la transition énergétique constitue la plus grosse loi sur le climat jamais votée dans l’histoire des États-Unis.
Le candidat veut « mettre fin » à cette « nouvelle arnaque verte », comme il la décrit, et plus spécifiquement aux subventions à la production d’énergies renouvelables et aux voitures électriques.
À la place, le leitmotiv de Donald Trump, soutenu par les compagnies pétrolières, est « Drill, baby drill! » (« Fore, chéri, fore ! »), et il entend relancer massivement la production de gaz et de pétrole – « de l’or liquide sous nos pieds » –, tout en continuant à brûler du charbon, la plus polluante des énergies fossiles.
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