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Santé mentale
Les plaignants accusent la plateforme chinoise d’avoir aggravé le mal-être de leurs enfants en leur recommandant des vidéos faisant la promotion du suicide ou de l’automutilation.
Promotion du suicide, de l’automutilation, des troubles alimentaires… Sept familles réunies en un collectif baptisé Algos Victima assignent ce lundi 4 novembre le réseau social TikTok en justice devant le tribunal de Créteil, rapporte France Info. Elles l’accusent d’être responsable, par son contenu, de la dégradation de l’état de santé mentale et physique de leurs enfants. Sur les sept adolescentes concernées, deux – Charlize et Marie – se sont suicidées à l’âge de 15 ans, quatre ont tenté de le faire et une a connu des problèmes d’anorexie. D’après le collectif Algos Victima, cette action en justice est l’une des premières en Europe.
Victime de harcèlement scolaire, Charlize avait effectué des recherches liées à son mal-être sur la plateforme chinoise. Auprès du média, sa mère, Delphine, raconte : «L’algorithme a capté le style de ses recherches, et lui a proposé d’autres contenus, qui ont été de pire en pire, sur la dépression, ou encore les scarifications. TikTok a amplifié son malaise, à force de l’abreuver de contenus que les ados de son âge ne devraient jamais voir». L’adolescente, auparavant décrite comme «intelligente» et «très joyeuse» par BFMTV, a fini par se suicider le 22 novembre 2023.
Hospitalisée ces deux dernières années en pédopsychiatrie dans la région de Strasbourg après plusieurs tentatives de suicide, Maele rapporte de son côté à France Info avoir elle aussi été victime de harcèlement scolaire. Sur TikTok, qu’elle découvre à 14 ans, elle like des «contenus qui parlaient de chansons tristes». Dès lors, dans son fil de recommandation, la jeune fille aujourd’hui âgée de 17 ans voit des vidéos «d’incitation à l’automutilation ou au suicide» lui être suggérées. «TikTok m’a encouragé à mettre fin à mes jours en donnant des astuces pour aller acheter des médicaments ou quoi utiliser pour se faire du mal», accuse-t-elle.
Des actions aux Etats-Unis
Avec leur action en justice, les familles, représentées par leur avocate Laure Boutron-Marmion, espèrent ainsi voir le réseau aux quelque 21 millions d’utilisateurs en France améliorer sa modération. Pourtant, comme le repère France Info, dans sa charte, la plateforme s’engage déjà à «fournir aux adolescents et aux familles des outils et des ressources pour aider chacun dans son parcours de bien-être numérique». Contactée, la société n’a pour l’heure pas répondu aux sollicitations de la radio.
Si, d’après le collectif Algos Victima, l’action fait partie des premières en Europe, outre-Atlantique le réseau fait déjà l’objet d’autres procédures. A l’instar d’Instagram ou de Facebook. En octobre, les procureurs de quatorze Etats américains ont poursuivi en justice l’application chinoise en l’accusant de porter atteinte à la santé mentale de ses jeunes utilisateurs notamment à travers des «fonctionnalités addictives» les poussant à rester connectés le plus longtemps possible.
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