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Manifestation
Près de 200 manifestants d’extrême droite ont défilé samedi dans le Ve arrondissement de Paris en criant des slogans racistes. Ils prétendaient manifester en hommage à des victimes blanches de faits divers.
Fumigènes, cagoules et slogans racistes : quelques centaines de jeunes, pour une bonne partie cagoulés, ont manifesté samedi à Paris derrière une banderole sur laquelle était inscrit «Victimes de l’immigration, ni oubli ni pardon». Ces militants d’extrême droite ont défilé à la nuit tombée dans le Ve arrondissement de la capitale, depuis l’avenue des Gobelins jusqu’au Panthéon, à l’appel d’un nouveau collectif intitulé «Gardiens de mémoire». Le rassemblement avait dans un premier temps été interdit par la préfecture de police, avant d’être autorisé par le tribunal administratif saisi en référé par les organisateurs.
Cette manifestation avait été annoncée sur les différents réseaux sociaux du collectif depuis le 21 octobre dernier. Et très vite repris par toute la sphère radicale. Le premier post sur X provient par exemple de Raphaël Ayma, leader du groupuscule nationaliste-révolutionnaire aixois Tenesoun et éphémère assistant parlementaire d’un député du Rassemblement national. Auctorum, bande de Versaillais proche des néofascistes du GUD (dissous en juin dernier pour la violence de ses militants) avait rapidement embrayé et annoncé sa participation à la marche. Tout comme se sont vantés de leur présence des groupes albigeois, lillois ou rhodaniens. Des affiches reprenant les visages de victimes de faits divers dont la jeune Lola, Thomas Perotto ou encore Philippine Le Noir de Carlan, avaient été placardées dans plusieurs villes de France, Paris notamment, pour appeler à la mobilisation.
Faible affluence
Un appel pas forcément suivi d’effets car les militants n’étaient guère plus de 200 à leur arrivée en soirée devant le Panthéon. Lieu où s’était déjà déroulée, en décembre dernier, une manifestation du même type organisée par les héritiers parisiens de Génération identitaire et qui avait rassemblé sensiblement autant de monde. Si l’affluence n’était pas de mise, les slogans des manifestants faisaient assaut de racisme. En plus des traditionnels «On est chez nous» (un classique, aussi, des meetings lepénistes) ou «La rue, la France nous appartient», les militants ont scandé samedi «Europe submergée, Français en danger» (une référence au «grand remplacement») et «Laxisme judiciaire, révolte populaire».
Au mégaphone, Libé a pu identifier Gwereg Le Tyrant, cadre du groupuscule identitaire Argos. Ce mouvement aspirait à reprendre le flambeau de Génération identitaire mais n’en compte à ce stade ni les effectifs ni la capacité de mobilisation. Le Tyrant est un membre historique de la mouvance, interpellé en 2016 à Angers au sein d’un groupe s’étant rendu coupable d’agressions verbales et physiques à caractère raciste.
Le 16 novembre prochain, autre lieu, autre collectif, même motif. Un an après la mort de Thomas Perotto à Crépol lors d’une rixe, la mouvance d’extrême droite a lancé un appel à manifester à Romans-sur-Isère, ville dont sont originaires les meurtriers présumés du jeune rugbyman et où elle a organisé une véritable ratonnade l’an dernier. C’est cette fois le collectif «Justice pour les nôtres», encore une structure nouvelle et évanescente, qui organise cet «hommage» aux relents très politiques. Fondé le 14 octobre dernier, ce mouvement prétend «protéger notre peuple de l’immigration». Une façon policée d’exposer son racisme.
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