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«La lutte des femmes ne s’arrêtera pas là et nous obtiendrons justice.» Dans un communiqué publié dimanche 3 novembre soir, l’association Osez le féminisme (OLF) 17 a fait part de son choc après le retour sur le terrain à La Rochelle du rugbyman Oscar Jegou, inculpé pour viol en Argentine. «C’est avec stupeur qu’OLF17 avait appris qu’Oscar Jegou serait sur le terrain samedi dernier pour le match entre La Rochelle et Paris mais c’est avec effarement que nous avons entendu les acclamations du public lorsqu’il a marqué un essai», poursuivent les militantes dans leur publication.
Quatre semaines après son coéquipier Hugo Auradou, également en attente d’une décision dans l’affaire qui a secoué le rugby tricolore cet été, Jegou a, à son tour, retrouvé les terrains samedi 2 novembre comme titulaire dans le groupe de La Rochelle, à l’occasion d’un match contre le Stade français. Mais les deux joueurs sont toujours poursuivis pour «viol avec violence en réunion» d’une Argentine de 39 ans qui avait passé une partie de la nuit du 6 au 7 juillet dans leur chambre d’hôtel de Mendoza, après un test-match du XV de France. De nombreuses lésions «dans les parties intimes» et «divers hématomes» ont notamment été constatées sur le corps de la plaignante.
«Soutien aveugle»
Ce retour en grande pompe, sous les acclamations d’une partie des tribunes, a choqué certains spectateurs mais aussi les militantes féministes d’OLF17. L’association dénonce ainsi le «soutien aveugle au joueur» de la part du stade rochelais. Et déplore le message envoyé aux femmes : «Ce sont toutes les victimes d’agressions sexuelles et de viols qui sont ici bafouées, toutes celles qui hésitent à raconter, toutes celles qui n’osent pas porter plainte, toutes celles qui gardent la blessure et la culpabilité pour elles et se sentent insultées par ces vivats».
A l’origine, La Rochelle souhaitait attendre une potentielle décision de non-lieu de la justice argentine pour permettre à Oscar Jegou de rejouer. Mais face à la pénurie de 3e ligne pour le match contre le Stade Français (Grégory Alldritt, Paul Boudehent, Judicaël Cancoriet, Levani Botia), dirigeants et entraîneurs ont décidé de le remettre dans le bain plus tôt que prévu, malgré les accusations à son égard. «Que leur reste-t-il à faire valoir, à ces femmes qu’on a forcées, battues, trompées, droguées, violées ? “Rien” crie le public du stade en acclamant celui qui est toujours inculpé de viol aggravé car commis en réunion», martèle encore OLF, au lendemain du match.
Oscar Jegou et Hugo Auradou ne devraient toutefois pas rejouer en équipe de France dans l’immédiat. Le président de la Fédération, Florian Grill, a fait savoir qu’un tel cas de figure ne serait pas possible «tant qu’il n’y a pas de non-lieu». Ce qui n’empêche pas les sportifs de reprendre place sur le terrain à plus petite échelle. De quoi interpeller les associations féministes. OLF17 «et beaucoup d’hommes et de femmes, s’élèvent contre cette absence totale d’éthique du stade rochelais et de ce public. […] Chacun saura s’il était du bon côté ou pas».
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