Bretagne : le colossal projet d’élevage industriel de saumons a été abandonné

Bretagne : le colossal projet d’élevage industriel de saumons a été abandonné

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La préfecture des Côtes-d’Armor (Bretagne) a confirmé l’abandon du projet auprès du «Télégramme». Le site était censé produire 8 000 tonnes de poissons par an et consommer 600 m³ d’eau par jour.

L’idée tombe à l’eau. Pendant des années, le projet d’élevage industriel de saumons de la société norvégienne Smart Salmon a agité les terres de Plouisy (Bretagne). Et provoqué l’indignation des associations de défense de l’environnement le jugeant aberrant. Finalement, comme le confirme lundi 4 novembre la préfecture des Côtes-d’Armor auprès du Télégramme, le site ne verra jamais le jour. «Jeudi 31 octobre 2024, Smart Salmon France a informé les services de l’État que l’entreprise retirait son dossier de demande d’autorisation environnementale pour la construction et l’exploitation d’une unité de production et de transformation de saumons dans la commune de Plouisy. Le préfet a pris acte de cette décision», précise la préfecture au journal local.

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Le long feuilleton avait commencé en 2016. L’objectif du projet ? Implanter dans une zone d’activités à proximité de Guingamp un élevage industriel de saumons sur une parcelle de dix hectares. L’entreprise aurait employé 100 personnes et produit 8 000 tonnes de poissons par an. Ce qui aurait nécessité de consommer environ 600 mètres cubes d’eau par jour. Ponctionnés sur les réseaux de l’agglomération, souligne le Télégramme. En 2021, rappelle 20 minutes, la société prévoyait d’investir 100 millions d’euros pour concrétiser son usine.

Un «réel paradoxe»

«Ouf», soupirent avec soulagement l’association Eau et rivières de Bretagne, la Fédération régionale de la conchyliculture et la Confédération paysanne dans un communiqué. D’après elles, le fleuve local du Trieux «échappe au pire». Les trois organisations s’étaient mobilisées pour empêcher le projet jugé «délirant». «A l’heure où le saumon sauvage est menacé de disparaître des dernières rivières d’Europe, il y a aujourd’hui un réel paradoxe à laisser se développer une industrie du vivant qui est celle-là même qui pèse sur l’existence de ce poisson mythique», réagit le porte-parole d’Eau et rivières de Bretagne Arnaud Clugery. Avant d’ajouter : «J’espère que les consommateurs y regarderont à deux fois avant de garnir leur table pour les fêtes».

D’après 20 minutes, l’usine de Smart Salmon avait d’abord été accueillie favorablement par les élus locaux. Avant d’être finalement rejetée par le conseil municipal de Plouisy en 2023. Au cœur des inquiétudes : la consommation en électricité, en eau et les rejets du site. Notamment après les épisodes de sécheresse ayant particulièrement affecté le territoire en 2022.

Libération

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