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L’édito de Dov Alfon
Alors que la COP se tient en Azerbaïdjan, «Libération» raconte la traque sanglante des opposants au régime exilés dans l’Hexagone et en Europe.
Comme le constate laconiquement leur avocat, «ça commence à faire beaucoup de cadavres». Les courageux opposants au régime sanguinaire de Ilham Aliyev, l’autocrate qui a hérité de son père le contrôle total du petit Etat de l’Azerbaïdjan, ne sont pas en sécurité même en exil. Ils sont particulièrement ciblés sur le territoire français, où plusieurs d’entre eux ont été victimes de mystérieuses tentatives d’assassinat. Mais l’Azerbaïdjan n’est pas seulement un pays, c’est un réservoir titanesque de gaz naturel et de pétrole dont l’Europe a désespérément besoin depuis la guerre en Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en provenance de Russie. Et donc, tous ces crimes ne sont officiellement que de possibles coïncidences : une des victimes aurait eu un comportement «erratique», une attaque au couteau serait «un simple différent», un commando armé jusqu’aux dents arrêté par la gendarmerie ne serait «qu’une piste parmi d’autres».
Notre enquête, basée sur de nombreux entretiens et sur des documents judiciaires que nous avons pu consulter, démontre tout le contraire : l’existence d’une véritable confrérie mafieuse qui a ajouté à ses nombreuses activités criminelles en France l’élimination violente de ceux qui osent dénoncer depuis l’Hexagone le régime de Bakou. Libération s’est particulièrement intéressé à l’un d’entre eux, Ramazan Y., qui reconnaît avoir été recruté par les services secrets de l’ex-république soviétique pour s’en prendre à des opposants en France. Il tente désormais, depuis la prison de Fresnes, d’échapper à une demande d’extradition venue de Moscou. Les Panama Papers ont révélé que les Aliyev et leurs complices contrôlaient des actifs cachés d’une valeur de 490 millions de dollars via des comptes offshore. Cela peut permettre d’éliminer beaucoup d’opposants, d’autant qu’ils sont de moins en moins nombreux, rappel que «ça commence à faire beaucoup de cadavres».
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