Les Français incités à faire un usage plus «raisonné» des médicaments

L’Assurance maladie lance une campagne pour encourager les patients à modifier leurs habitudes médicales, alors qu’en parallèle les médecins se sont engagés à baisser certaines prescriptions. Un enjeu de santé publique mais aussi «de soutenabilité financière».

«Le bon traitement, ce n’est pas forcément un médicament». Ce slogan phare de la campagne d’information nationale lancée par l’Assurance maladie, les Français vont le voir, l’entendre, le scroller à l’envie jusqu’au 30 novembre. Objectif de ce matraquage auditif et visuel : les encourager à modifier des habitudes de consommation tout à la fois dommageables pour la santé publique et coûteuses pour la collectivité. Selon une étude BVA réalisée à la demande de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), pour un Français sur deux, une consultation médicale doit déboucher sur une prescription de médicament, alors même que son absence relève de la «bonne nouvelle», selon la Cnam. En comparaison, seul un Allemand sur trois a la même attente.

Cette pression des patients, les médecins n’y sont à l’évidence pas insensibles : en France, quatre consultations sur cinq se concluent par une ordonnance médicamenteuse. Soit sensiblement plus que dans les pays voisins. Et c’est sans compter qu’en France, l’automédication est un sport national : en cas d’infection, une personne sur deux puise sans complexe dans son armoire à pharmacie histoire de «guérir plus vite», et souvent sans en avertir son médecin. «Le juste recours aux médicaments est un sujet majeur de santé publique, martèle le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme. Ils ne sont pas forcément nécessaires et il est essentiel qu’ils soient utilisés aux fins auxquelles ils sont destiné