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Emprisonné depuis 40 ans, le militant propalestinien Georges Abdallah pourrait bientôt retrouver la liberté. Le tribunal d’application des peines a ordonné ce vendredi 15 novembre la libération du Libanais, condamné à la perpétuité en 1987 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates, un Américain et un Israélien.
«Par décision en date du jour, le tribunal d’application des peines a admis Georges Ibrahim Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître», a précisé le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a annoncé faire appel.
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«Je suis un combattant, pas un criminel», a toujours martelé cet homme au regard clair et à la barbe drue, qui a demandé pour la 11e fois sa libération après avoir passé plus de la moitié de sa vie en prison. Georges Ibrahim Abdallah était détenu à la maison d’arrêt de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, à 120 kilomètres de Toulouse. Aujourd’hui âgé de 73 ans, l’ancien instituteur était libérable depuis 1999. Toutes ses demandes de libération conditionnelle avaient été retoquées. Une seule avait été acceptée en 2013 sous réserve qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion, qui n’avait alors pas été pris.
La décision du tribunal de vendredi n’est pas conditionnée à la prise d’un tel arrêté par le gouvernement, s’est réjoui auprès de l’AFP l’avocat d’Abdallah, Me Jean-Louis Chalanset, qui salue «une victoire juridique et une victoire politique».
«Honte»
Au début des années 1980 et alors que le Liban était en pleine guerre civile, Georges Abdallah avait cofondé les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), groupuscule marxiste prosyrien et anti-israélien qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en 1981-1982 en France. La mobilisation en faveur de sa libération, longtemps cantonnée à l’extrême gauche, a progressivement pris de l’ampleur. La prix Nobel de littérature Annie Ernaux avait notamment jugé, en octobre dans le journal l’Humanité, Georges Abdallah «victime d’une justice d’État qui fait honte à la France».
La décision du tribunal d’application des peines «est évidemment une bonne nouvelle, mais qui n’est qu’une étape, parce que le parquet vient de faire appel», a déclaré à l’AFP Tom Martin, porte-parole du collectif Palestine vaincra. «Donc cette bonne nouvelle doit nous encourager à développer, à élargir, à intensifier la campagne de soutien, qui ne s’arrêtera que quand Georges Ibrahim Abdallah sera libre dans son pays, le Liban», a-t-il poursuivi.
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