A Valence, la Confédération paysanne mobilisée contre l’accord UE-Mercosur : «On va sacrifier l’élevage pour vendre des voitures»

A Valence, la Confédération paysanne mobilisée contre l’accord UE-Mercosur : «On va sacrifier l’élevage pour vendre des voitures»

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Ce mardi 19 novembre, le syndicat paysan était mobilisé partout en France, et notamment dans la Drôme. Dans son viseur, les accords de libre-échange entre l’UE et le Mercosur.

Des voitures neuves de grandes marques d’un côté, une vingtaine de brebis pâturant de l’autre… Deux mondes mis face à face pour dénoncer les accords de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. «On va sacrifier l’élevage pour vendre des voitures !» clame le porte-parole de la Confédération paysanne de la Drôme, Vincent Paltera. Ce mardi 19 novembre, c’est dans une zone industrielle du sud de Valence, près de l’autoroute A7, que le syndicat (minoritaire aux dernières élections professionnelles, avec environ 20 % des voix) s’était donné rendez-vous. Devant un concessionnaire automobile, un parc est rapidement dressé sur la bordure de route enherbée afin d’accueillir les moutons et le cheval de trait déplacés pour l’occasion.

«On cherche des solutions pour la macroéconomie mais le local est sacrifié», regrette Marco. Cet agriculteur de 48 ans cultive des plantes médicinales dans le sud du département. Si sa production ne doit pas être affectée par l’accord de libre-échange, il veut alerter : «Quand les gens n’ont pas de pouvoir d’achat, on leur propose d’acheter des gigots surgelés venus de l’étranger à 9 euros le kilo alors que les producteurs locaux ne peuvent pas le vendre en dessous de 22 ou 23 euros… C’est un cercle vicieux car dans des territoires ruraux, les producteurs ne sont pas les seuls à vivre de l’agriculture.»

«Si ça arrive en Europe on est foutus»

Plus loin, les brebis continuent de paître, nullement gênées par les chants scandés par un membre du syndicat dans le mégaphone. Casquette jaune vissée sur la tête et air jovial, Vincent Delmas, éleveur de 65 ans, ne cache pas son inquiétude après une saison particulièrement difficile. Cet été, la fièvre catarrhale ovine (FCO) a décimé la moitié de son troupeau. Une catastrophe sanitaire à laquelle les échanges mondiaux ne sont pas complètement étrangers, selon lui : «La FCO est arrivée aux Pays-Bas probablement par les exportations.»

Il poursuit en citant d’autres exemples, comme la drosophila suzukii, une mouche asiatique qui décime les vergers de cerises depuis une dizaine d’années, ou encore la bactérie xylella fastidiosa venue d’Amérique centrale et qui attaque les oliviers. «Au Brésil, il y a la maladie du dragon sur les agrumes, si ça arrive en Europe on est foutus», s’alarme-t-il. Et pour lui, en toute logique, plus les échanges augmentent, plus les risques sanitaires sont importants.

«A la limite du burn-out»

Parmi la trentaine de personnes présentes à cette mobilisation, Hélène Lacheret est une citoyenne militante, membre du Nouveau Front populaire. A 68 ans, elle a passé ces quarante dernières années à se battre contre des accords de ce type. «Depuis les années 80, ça s’est accéléré. Il y a eu l’AGCS, le Tafta, le Ceta et ça continue. C’est une catastrophe pour l’humanité tout entière, déplore-t-elle. Ces accords poussent toujours à produire plus, dans des conditions catastrophiques, puis à transporter, ce qui pollue encore…» En toile de fond, le changement climatique et ses conséquences.

Si tous dénoncent l’accord de libre-échange, certains agriculteurs parlent aussi de leur situation personnelle et des difficultés auxquels ils font face au quotidien. Comme Pauline, apicultrice dans la vallée de la Drôme. Installée depuis 2017, elle s’interroge sur l’avenir de son métier. «En six ans, j’ai perdu deux fois la moitié de mon cheptel», explique-t-elle. En cause, des conditions climatiques défavorables qui ont causé une forte mortalité chez les abeilles. «L’année dernière, j’avais 80 ruches, je n’en ai plus que 30 aujourd’hui. On travaille avec du vivant, je ne peux pas remonter le cheptel comme ça.» Face à la situation, elle a entamé une reconversion en parallèle de son activité d’apicultrice. «Je continue parce que j’adore ça, même si en ce moment je suis à la limite du burn-out, lâche-t-elle. Mais je suis en accord avec mes valeurs.»

Libération

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