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Histoire
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Hostilité voire condamnation, phénomène populaire ou enjeu politique… Dans «le Culte des saints musulmans», l’historienne Catherine Mayeur-Jaouen retrace des siècles de relations tumultueuses entre les fidèles et leurs saints personnages.
«Qui voyage dans un pays musulman rencontre tôt ou tard le culte des saints», écrit Catherine Mayeur-Jaouen, éminente spécialiste du monde musulman. Et pourtant, sa justification théologique est plus difficile à établir dans ce monothéisme absolu qu’est l’islam que dans le christianisme. Le culte des saints (celui des saintes est une exception) naît quasiment avec l’islam. Il a pourtant été très vite condamné, l’islam des premiers temps voulant se distinguer à la fois des pratiques païennes des Arabes et des dévotions saintes des chrétiens et des juifs. Les premiers saints musulmans sont les proches du Prophète et, d’une façon générale, tous les martyrs de la conquête arabo-islamique. Les chiites se distinguent car leurs saints sont d’abord ceux qui ont été écartés de la succession du Prophète, à commencer par Ali, gendre de Mahomet, et les imams qui lui ont succédé. «La commémoration doloriste du martyre de l’imam devint, avec les siècles, l’un des signes distinctifs du chiisme», écrit Catherine Mayeur-Jaouen. C’est pourquoi les lieux saints chiites les plus remarquables sont Najaf et Kerbala, en Irak, où se trouvent les tombes d’Ali et de son fils Husayn.
Capacités thaumaturgiques
Le culte des saints ne devient un phénomène massif et général qu’à partir du moment où l’islam est devenu religion majoritaire, vers les XIIe-XIIIe siècles. C’est alors que se multiplient les petits sanctuaires, en particulier dans les campagnes, autour de figures marquantes qui deviennent en quelque sorte le
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